Qu’est-ce qui rend l’Algérie si nerveuse ?
Par trois fois, les autorités algériennes viennent vilement de porter atteinte à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale du Royaume du Maroc.
Ces attaques, qui font peu honneur à un pays qui se déclare respectueux des conventions et accords internationaux et qui prône le bon voisinage, ont débuté à Barcelone lors du Forum Economique de la Méditerranée tenu fin octobre 2013.
En effet, le 23 octobre 2013, le Ministre algérien des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, a provoqué un scandale pour motif que le discours que devait prononcer son homologue marocain, Salaheddine Mezouar, soit programmé juste après celui du Chef de la diplomatie française, Monsieur Laurent Fabius.
Le fraîchement nommé Lamamra, perdant tout contrôle de ses nerfs et passant outre la bienséance diplomatique, n’a pas trouvé mieux, pour prouver l’importance de son pays, que de vociférer contre la programmation du ministre marocain à la même séance que Monsieur Fabius, exigeant qu’il en soit de même pour lui. Des fanfaronades qui n’ont pas dupées les organisateurs.
Face à cet échec cinglant, les autorités algériennes ont chargé, le 28 octobre 2013, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui prenait part à Abuja (Nigeria) aux travaux de la conférence africaine de solidarité avec le peuple sahraoui de lire un discours du Président Bouteflika.
Dans son papier, le Président a jugé «plus que jamais d’actualité» la nécessité de mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l’homme au Sahara marocain, traitant au passage le Maroc de «force d’occupation». Les algériens présents à cette foire «entre amis» ont même invité les activistes et syndicalistes du Nigéria à porter plainte contre le Royaume du Maroc devant le Tribunal Européen, pour ce qu’ils ont qualifié, d’usurpation par le Royaume des richesses du Sahara.
Un discours qui n’a fait que dévoiler le vrai visage de la politique algérienne hostile au Maroc et dont le contenu est en contradiction avec les déclarations trompeuses des dirigeants algériens ; l’intervention algérienne exhale un relent de haine envers son voisin de l’Ouest, montrant une nouvelle fois l’entêtement obsessionnel des autorités du pays à l’Est à faire valoir une option obsolète et surannée sur le dossier du Sahara marocain.
La dernière attaque, en date du 29 octobre 2013, est à mettre une nouvelle fois à l’actif du Ministre algérien des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, qui n’a rien trouvé de mieux à dire devant la télévision publique algérienne, qu’il était urgent d’élargir les compétences de la MINURSO aux questions des Droit de l’Homme. Mais pourquoi ne pas balayer d’abord devant sa propre porte !
Une déclaration faite lors d’une interview conjointe avec son homologue colombienne, Maria Angela Holguin, venue en Algérie, négocier des ventes aux algériens, de viandes de bœufs colombiens. C’est dire l’état de déliquescence de l’agriculture et de l’élevage ovin, bovin et caprin en Algérie.
Une déclaration qui se conclut par des menaces à l’encontre du Roi du Maroc et des responsables marocains. Du jamais vu sur le plan diplomatique.
Ces gesticulations des responsables algériens démontrent, si besoin est, combien la réussite du voisin marocain les dérangent. Où en est-on de l’intégration maghrébine ? De la communauté de culture, de langue, etc. ? Le Maroc ne veut que le bien de l’Algérie, sa stabilité.
Et pourtant, tous les ingrédients d’un fort mécontentement populaire sont plus que jamais réunis dans ce pays.
Aujourd’hui, le mal vivre des Algériens se caractérise par une défiance absolue par rapport au pouvoir et à la politique ainsi que d’une totale méfiance du peuple algérien à l’égard de ceux qui les dirigent, mais aussi de la politique en général.
La corruption est un fléau très sérieux qui mine le développement de ce pays et pèse énormément sur la vie quotidienne des Algériens, et des centaines de manifestations à caractère social, souvent violemment réprimées, se déroulent chaque année, prouvant l’existence d’un état quasi-insurrectionnel permanent en Algérie et témoignant ainsi d’un ras-le-bol du peuple algérien qui ne profite pas des richesses du pays. Un pays où la jeunesse n’a aucun avenir et rêve de s’expatrier.
Cette situation alarmante est d’ailleurs confirmée par un rapport d’information de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale française consacré à l’Algérie et adopté le 30 octobre 2013.
Ainsi, au bord de l’implosion à cause d’une guerre larvée pour le pouvoir au sommet de l’Etat, le régime algérien tente-t-il désespérément de détourner les regards sur des problèmes internes endémiques et d’absorber la grogne sociale grandissante, en recourant à la formule magique qui lui a permis, jusqu’ici, de neutraliser et de museler ses opposants à savoir, déclencher une confrontation politico-médiatique avec le Maroc sur le dossier du Sahara.
Cette obstination incompréhensible des apparatchiks du pouvoir algérien à contrarier le Maroc et à maintenir en vie une idée illusoire d’une république fantoche illustre parfaitement leur acharnement à s’investir corps et âme dans une cause perdue, à financer et entretenir une république chimérique et à faire rater aux peuples de la région l’occasion de vivre dans un espace de paix et de prospérité.
Inutile de rappeler que le plan marocain d’autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, continue de recueillir une adhésion, maintes fois réitérée, des grandes capitales mondiales, au même titre que les réformes initiées dans le Royaume et que le Conseil de Sécurité de l’ONU a refusé de dénaturer le mandat de la Minurso.
Quant aux Droits de l’Homme dont les responsables algériens se déclarent des défenseurs, il me semble que le régime algérien est très mal placé sur cette question. Ils devraient d’abord rendre compte des massacres de population commis en 1988 (800 morts, majoritairement des Kabyles), et très clairement à durant de 1991 à 2001 (350 000 morts et plus 10 000 disparus), ainsi que de l’assassinat des moines de thibérines qui est «un crime contre l’humanité»(1996).
Enfin, et toujours sur ce chapitre des Droits de l’Homme, il est certain que les autorités d’Alger auraient été mieux avisées d’assumer leur responsabilité eu égard à la situation qui prévaut dans les camps des séquestrés sahraouis de Tindouf.
D’ailleurs, dans son rapport sur la situation dans ces camps de Tinfouf, Madame Lavinia Limon, Présidente du Comité américain pour les Réfugiés et Immigrants (USCRI), a affirmé que les autorités algériennes ne sont pas parvenues à honorer les engagements auxquels elles avaient souscrit dans le cadre de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et du Protocole y afférent de 1967, à l’égard des populations séquestrées sur son sol. Pis encore, affirme-t-elle, le gouvernement algérien refuse aussi de reconnaître sa responsabilité quant à la situation qui prévaut dans les camps, notamment sur les droits de libre circulation et du travail.
Une situation, qui a provoqué l’ire de nombreux responsables américains qui ont appelé à la fermeture des camps de Tindouf, devenus le ventre mou de la lutte anti-terroriste dans un ensemble géographique qui s’étend du Maghreb à la région du Sahel.
En conclusion, la dernière sortie du Chef de l’Etat algérien et celles de ses ministres des Affaires Etrangères et de la Justice trahissent donc la grande fébrilité d’un régime conscient de l’insoutenabilité de sa position anachronique sur la question du Sahara et consacre l’échec flagrant de sa politique de lutte antiterroriste dans le Sahel
Le Maroc est dans son Sahara, et la Marche Verte, dont la Fête Anniversaire sera célébrée le 06 novembre, n’a fait que confirmer les liens entre le Peuple et son Roi. L’Histoire ne meurt jamais, elle est vivante, et elle est parmi le peuple marocain. L’ignorer relève d’un pur aveuglement.