Après avoir signé son retour triomphal dans sa famille africaine, le Maroc s’est imposé à travers le discours de Brazzaville comme une force motrice de son développement et un porte-étendard des ses préoccupations.
Qui d’autres que le Maroc, pays trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, organisateur de la COP 22 et du sommet africain sur le climat d’où sont partis les grands projets débattus à Brazzaville, pouvait être porteur avec autant de pertinence et de réalisme des grandes angoisses écologiques que rencontre le continent africain?
Dans sa démarche annoncée depuis longtemps, Mohammed VI avait fait de la préoccupation écologique une vision politique pour sensibiliser les consciences et mobiliser les énergies, avec un double objectif créer une dynamique pour relancer les économies des pays africains concernés et élever un sillage protecteur de ses richesses et de son patrimoine écologique autour duquel l’eau joue un rôle primordial et structurant, devenue selon l’expression du souverain « denrée rare, l’objet de nombreuses convoitises. »
Avant d’envisager une telle dynamique, Mohammed VI fait ce constat alarmant pour secouer les conscience: « si nous n’agissons pas, dans les années à venir, le changement climatique conduira à une dégradation des terres et à une raréfaction des ressources en eau : les 25 000 km² de voies navigables risquent alors l’ensablement et la pollution ». Ces immenses défis qui attendent les leaders africains méritent un engagement historique à la hauteur des dangers qui menacent « le deuxième poumon » du monde. C’est ici et maintenant que se dessine l’avenir de ce patrimoine vital, annonce avec gravité le souverain marocain.
A son auditoire africain, Mohammed VI déroule une ambition africaine inédite dans sa dimension continentale. Il est un des rares chefs d’Etat pouvoir l’incarner avec une aura et une crédibilité certaines. Le diagnostic réalisé, les projets envisagés, avec des obligations de résultat, rejoignent une volonté inébranlable de «mettre en œuvre des initiatives concrètes, susceptibles de préserver les droits des générations à venir. »
La participation de Mohammed VI et son discours à Brazzaville ont été une occasion de souligner à quel point le Maroc est engagé dans le long et difficile processus de changements de structures de l’économie africaine pour que ses citoyens puissent en tirer des bénéfices immédiats et pour que leurs enfants puissent être rassurés sur leurs avenirs et agir sur leurs tentations d’immigrer vers d’autres cieux jugés plus cléments. Le constat royal se veut limpide : « Dans notre construction de l’Afrique de demain, la préservation de l’environnement, est la base de la co-émergence de l’Afrique, le socle sur lequel sera bâtie la croissance économique inclusive du Continent ».
L’engagement africain de Mohammed VI, dans sa version écologique, est venu rappeler aux opinions africaines, l’ampleur du leadership que prend le Maroc dans ce combat crucial pour le continent, sa population et ses économies Quand les commentateurs évoquent le tropisme africain de la diplomatie marocaine, il ne s’agit nullement d’une mode passagère ou d’une lubie conjoncturelle. Il s’agit, selon la vision de Mohammed VI, d’un socle de convictions destinées à sceller le destin de l’ensemble des composantes du continent.
De cette démarche à la fois réaliste et consciente naîtra un grand bénéfice pour le Maroc. Il s’installe dans le cœur des africains comme une puissance motrice d’un meilleur bien-être , génératrice de projets économiques salvateurs et jalousement protectrice de son patrimoine. Là où d’autres, motivés par des agendas obscurs, sèment la zizanie et le chaos, le Maroc œuvre pour l’intérêt commun, l’essor économique pour tous, la défense , la promotion et la mise en valeur des biens communs.
Pour porter cette conviction écologique à son terme, Mohammed VI, l’Africain est doté d’un amour et d’une passion africaine sincère. À chaque sommet, il transmet sa passion entraînante aux autres chefs d’État les enjoignant d’être à la hauteur des grands défis et des menaces existentielles qui pèsent sur le continent avec cette harangue aux intonations qui parlent aussi bien aux cœurs qu’aux intelligences: »Non seulement nous relèverons l’ensemble des défis, mais nous ferons également la démonstration que des pays unis par un même rêve, une même vision , savent agir et se transcender pour qu’émerge un continent unifié, fier de ses identités et de ses racines, marchant vers le progrès. »