Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, l’AG de la BERD, qui a eu lieu du 10 au 12 mai dans la ville ocre, a été une occasion de débattre des défis mondiaux tels que le soutien à la croissance économique, la lutte contre le changement climatique et le renforcement de l’environnement des affaires dans les régions où la Banque investit.
Tenue dans un contexte particulier marqué par les répercussions néfastes de la crise sanitaire sur la croissance mondiale couplées à un conflit entre la Russie et l’Ukraine qui pèse lourdement sur les perspectives de reprise économique, cette assemblée a permis des échanges et des débats fructueux sur les orientations actuelles et futures de la BERD ainsi que sur son approche de soutien aux pays membres, évoluant dans un environnement en turbulence. Cette édition n’a pas manqué de jeter la lumière sur les progrès réalisés par le Royaume dans divers domaines, qui lui ont valu une position particulière au niveau de la région Sud et Est de la Méditerranée (SEMED), où le Royaume offre le meilleur environnement des affaires, grâce à une stabilité réglementaire, des politiques industrielles volontaristes et une logistique performante.
L’expertise du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables a été également mis en avant lors de cette Assemblée, qui accordait un intérêt particulier aux enjeux climatiques et à la transition verte, comme en témoigne le niveau de financement mobilisé par la BERD pour faire face aux effets du changement climatique dans l’ensemble de ses pays d’opérations.
A cet égard, la président de la BERD, Odile Renaud-Basso, a affirmé que « le Maroc aborde la transition verte d’une manière particulièrement pertinente de notre point de vue comme un moyen de répondre aux défis environnementaux, réduire les coûts et assurer la sécurité énergétique ».
Et d’assurer que « le Maroc est l’un des pays les mieux positionnés dans la révolution de l’hydrogène vert, grâce à ses abondantes ressources solaires et éoliennes », expliquant que le potentiel d’énergie verte du Maroc lui donne également un avantage stratégique en matière d’intégration régionale.
Au niveau des investissements, le prochain défi pour le Maroc, selon la présidente de la BERD, est de s’assurer que ces investissements, principalement orientés vers l’exportation, se traduisent par une croissance inclusive, un transfert de compétences vers les PME locales et des opportunités économiques pour tous. Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui a également pris part à cette manifestation d’envergure, a indiqué que cette assemblée, qui se déroule dans un contexte international sans précédent est une occasion de concertation et de dialogue sur les répercussions économiques et sociales des défis actuels et une plateforme de réflexion sur les perspectives d’avenir.
M. Akhannouch a souligné, ainsi, la nécessité d’unir les efforts des différents acteurs internationaux, dans un esprit de responsabilité partagée, à même de trouver des solutions à cette crise et atténuer ses effets sur les économies, notamment, sur les pays à revenus moyens et faibles et les pays en développement, pâtissant d’un déséquilibre entre l’offre et la demande de matières premières importées.
En sa qualité de Gouverneur de la BERD pour le Maroc, la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah a prononcé une déclaration aux termes de laquelle elle a salué l’engagement accru de la Banque au profit de la transition de ses pays bénéficiaires vers des économies de marché ouvertes, inclusives et durables et a souligné les avancées significatives réalisées par la Banque en matière d’économie verte.
Elle a également mis en exergue la décision prise par les Gouverneurs de la BERD relative à un élargissement des activités de cette institution financière en Afrique subsaharienne.
A cet égard, la ministre a affirmé que le soutien du Maroc à cette expansion géographique de la Banque est une expression des liens solides et croissants qu’entretient le Royaume avec cette région et une réaffirmation de la priorité qu’il accorde à la consolidation de ses relations avec le continent africain.
L’AG de la BERD a été également une occasion de conclure plusieurs partenariats, notamment le mémorandum d’entente (MoU) scellé entre le ministère de l’Économie et des finances et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) visant à consolider les relations de coopération entre les deux parties et l’accord de coopération conclu entre la BERD et Bank of Africa pour un cadre de finance durable, outre l’accord d’un prêt de 40 millions d’euros à l’Agence Nationale des Ports (ANP).
Une série d’entretiens bilatéraux ont eu lieu également en marge des travaux de l’AG, réunissant des responsables marocains avec leurs homologues étrangers, dans l’objectif d’examiner les moyens à même de renforcer la coopération dans divers domaines. En parallèle avec son assemblée générale, la BERD a tenu son forum d’affaires qui se veut une plateforme idoine pour explorer les opportunités d’investissement et nouer des liens durables d’affaires. Les panels du Business Forum se sont penché quant à eux, sur la numérisation, la durabilité et la transition vers une économie verte, la mobilisation des capitaux privés, l’égalité et l’inclusion, aux côtés d’autres thèmes d’actualité.
La BERD opère dans 38 économies, de l’Europe centrale à l’Asie centrale et à la Méditerranée méridionale et orientale, y compris l’Afrique du Nord. Elle envisage d’étendre son champ d’action géographique à l’Afrique subsaharienne et à l’Irak. Le Maroc est un membre fondateur de la BERD. À ce jour, la BERD a investi plus de 3,2 milliards d’euros au Royaume à travers 83 projets.