Loi sur l’immigration: la caution demandée aux étudiants étrangers n’était « pas une bonne idée », selon Macron

Invité de l’émission « C à vous », au lendemain de l’adoption par le Parlement du texte sur l’immigration, Emmanuel Macron estime qu’il n’y a pas de « victoire idéologique » de l’extrême droite comme s’en est félicitée Marine Le Pen, chef du parti d’extrême. Il a également reconnu que la caution demandée aux étudiants étrangers n’était « pas une bonne idée ».

 

Il s’agit d’une « une manœuvre grossière » et une « défaite du Rassemblement national », assure le président français, reconnaissant un texte « durci » par le Sénat, mais qui n’empêche pas la France, « pays qui a toujours accueilli  et continuera d’accueillir ».

« Faire barrage à l’extrême droite, c’est-à-dire ne pas reprendre ces idées. Dans le texte, il n’y a pas ses idées (…). Moi, j’ai combattu à deux reprises Mme Le Pen (…). Elle était pour la suppression de l’aide médicale d’Etat. Dans ce texte on la préserve », s’est-il défendu.

« Cette loi, elle va nous permettre de lutter contre ce qui nourrit le Rassemblement national parce qu’elle va nous rendre plus efficace », a-t-il dit.

« Je pense que toutes les bonnes âmes qui m’expliquent que ce n’est pas bien ce que vous faites, ce sont tous les gens qui ont gouverné le pays pendant 40 ans et qui ont fait quoi ? « , a affirmé le chef de l’Etat, reprochant à ses prédécesseurs de ne pas avoir réglé cette question.

M. Macron a ainsi affirmé qu’il y avait « un problème d’immigration en France », mais a dit que le pays n’était pas « dépassé ». « Il n’y a pas de submersion, non, je n’ai jamais utilisé ces termes, mais on a des vrais problèmes d’immigration. Il y a plus de pression migratoire qu’il y a dix ans dans le pays. Et oui, ça fait pression sur notre système », a-t-il souligné.

Le président a toutefois reconnu qu' »il y a des choses [dans le projet de loi] qui ne me font pas sauter au plafond « , indiquant que la caution demandée aux étudiants étrangers n’était « pas une bonne idée ».

« Je vous le dis en toute sincérité, parce que je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents, des étudiants du monde entier ; je pense que c’est une force de la France ».

Selon Emmanuel Macron, cela revient à dire que « parce que vous êtes étrangers, on vous demande une caution ».

« C’est ça le message de la France ? Il y a un problème », mais que la question pouvait être « retravaillée », a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a par ailleurs affirmé qu’il « respecte » la décision d’Aurélien Rousseau de démissionner de son poste de ministre de la santé après le vote de la loi sur l’immigration.
« J’ai aussi beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité qui ont voté une loi qui n’était pas une loi dont ils aimaient toutes les dispositions, mais dont ils ont considéré que c’était une loi utile pour le pays », a poursuivi le président.

« Personne n’est irremplaçable, moi le premier », selon M. Macron, qui ajoute qu’ »avoir des responsabilités, ça veut dire faire des choix ». « On peut tous avoir des interrogations ; toute la question, c’est de savoir si ces interrogations sont de nature à arrêter sa mission ou pas ».

« Je respecte la décision qui a été prise, a redit le président. Aurélien Rousseau a été remplacé, et on doit avancer parce que les sujets de santé sont essentiels ».

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