Le message, envoyé à l’occasion de l’ouverture solennelle d’une nouvelle législature, a été remis au Parlement par le ministre de la Présidence, Rui Costa, et lu en séance plénière par le député Luciano Bivar, membre du Parti des travailleurs (gauche) de Lula et du bureau de la Chambre basse.
Dans le message, Lula a souligné “l’importance du Parlement pour la démocratie et la construction d’un pays plus juste” et “l’obligation” du pouvoir exécutif de maintenir un dialogue “respectueux” et “harmonieux” avec les deux Chambres.
Il a demandé le soutien des parlementaires pour “reconstruire” un Brésil qui, selon lui, “a été soumis au cours des quatre dernières années” sous le gouvernement du président Jair Bolsonaro (droite), “à un processus de destruction”.
Lula a réitéré dans son message que les priorités de son gouvernement seront de mettre un terme à la faim dont souffrent actuellement quelque 33 millions de Brésiliens, de prendre soin de ceux qui en ont le plus besoin et de promouvoir des politiques qui garantissent l’emploi, des revenus et de la dignité.
Selon le leader progressiste, “le peuple veut la paix pour étudier, travailler, s’occuper de sa famille et être heureux”, et pour répondre à ces aspirations, le gouvernement et le parlement doivent “créer les conditions nécessaires”.
Lula a, par ailleurs, salué “la réaction ferme, déterminée et condamnatoire” des deux chambres législatives “face aux actes terroristes du 8 janvier”, lorsqu’une foule de partisans de l’extrême droite a envahi et saccagé les sièges de la présidence, de la Cour suprême et du Parlement.
Il a mis en avant “l’union” des trois pouvoirs de la Nation, dont il a dit qu'”ils ne laisseront jamais prévaloir une aventure autoritaire” et qu’ils sont “ensemble pour la défense de la Constitution et de la démocratie”.
En matière économique, il a réitéré qu’au cours du premier semestre de cette année, il présentera certaines propositions de réforme qu’il considère essentielles pour l’avenir du pays.
L’une, en matière fiscale, visera à “redistribuer la charge de manière plus équitable”, avec un poids plus important sur les couches les plus aisées de la société.
La seconde consistera à modifier une loi en vigueur depuis 2016, qui limite la hausse annuelle des dépenses publiques à l’inflation de l’année précédente.
Lula a soutenu que cette norme avait “un effet destructeur”, ajoutant qu’elle “n’a pas été respectée” depuis son approbation et qu’elle était “inefficace pour le contrôle des dépenses publiques”.
L’ouverture de la législature a été marquée par les discours des représentants des trois pouvoirs qui ont tous insisté sur l’union et le consensus pour défendre la démocratie. Comme Lula, la présidente de la Cour suprême, Rosa Weber, ainsi que les présidents du Sénat, Rodrigo Pacheco (Parti social-démocrate) et de la Chambre des députés, Arthur Lira (Progressistes), ont condamné les actes “putschistes” du 8 janvier.
La présidente du Tribunal fédéral (STF), Rosa Weber, a souligné la symbolique de la cérémonie d’ouverture de la législature en raison justement de ces événements, qu’elle a qualifiés d'”ignobles”, appelant à protéger l’indépendance des trois pouvoirs.