L’Afrique du Sud fait face à une menace imminente d’attaque terroriste (rapport)
« Les systèmes de renseignement sud-africains sont compromis et incapables de faire face à d’éventuelles attaques d’extrémistes », a mis en garde le rapport intitulé « Insurrection, marchés illicites et corruption : Le conflit de Cabo Delgado et ses implications régionales ».
Cette étude, qui a été menée en collaboration avec la Fondation Hanns Seidel, précise que bien que les autorités sud-africaines admettent que le pays est devenu depuis le début des années 2000 une base pour la planification et l’entraînement à des fins terroristes, peu de progrès ont été réalisés pour remédier à cette situation.
« Il y a eu plusieurs cas au cours des deux dernières décennies où l’Afrique du Sud a été utilisée comme base pour des terroristes opérant au niveau international, afin de planifier des attaques, assurer le financement ou se mettre à l’abri », soutient la même source.
Selon Julian Rademeyer, directeur de l’Observatoire du crime organisé pour l’Afrique orientale et australe au GI-TOC, et l’un des auteurs de ce rapport, l’Afrique du Sud constitue un terreau idéal pour le développement des activités extrémistes en raison de ses problèmes de grande envergure liés au gangstérisme, à la corruption et au crime organisé.
« Le cas de Samantha Lewthwaite, une ressortissante britannique liée à Al Shabaab, illustre cela. Elle a joué un rôle déterminant dans la planification de l’attaque du Westgate Mall en 2014 à Nairobi. Les enquêtes ont révélé qu’elle vivait en Afrique du Sud depuis au moins six ans avant l’attaque », a-t-il rappelé.
Par ailleurs, le rapport revient sur les opérations terroristes récentes dans la région de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, soulignant que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avait fait savoir qu’une partie du financement des insurgés dans ce pays a été acheminée par des particuliers et des organisations privées basées en Afrique du Sud.