Sur le plan des possibles évolutions militaires sur le terrain, notamment à Guerguarate et Bir Lahlou, le conseil de sécurité s’est ouvertement opposé à la volonté algérienne de pousser les séparatistes du Polisario à tenter des incursions et des provocations pour créer des faits accomplis. Qu’y-a-t-il de plus clair lorsque le conseil de sécurité exprime « sa préoccupation au sujet de la présence du polisario dans la zone tampon de Guerguarate en l’appelant à se retirer immédiatement ». Qu’y-a-t-il de plus limpide lorsque ce même conseil et dans un même élan dénonciateur dit : « sa préoccupation au sujet de l’annonce par le polisario de transférer des structures administratives à Bir Lahlou en l’appelant à s’abstenir de mener de telles actions déstabilisatrices ».
Il est clair qu’à travers ses refus onusiens, la légalité internationale vise à stopper net la fuite en avant, par Polisario interposé, que les autorités algériennes voudrait imprimer à la séquence à venir, avec ce message d’une froide détermination: Votre stratégie d’escalade dans la région est refusée et donc dénoncée par les Nations unies. Sur ces points particuliers, les efforts de là diplomatie marocaine d’alerter les grandes centres de la décision mondiale sur la pyromanie avérée et dangereusement active ont été entendus. Le Roi Mohammed VI avait déjà eu l’occasion d’écrire à l’ONU pour dénoncer une dangereuse situation provoquée par les agissements du Polisario qui « constituent une menace au cessez-le-feu, (et) violent le droit international et les résolutions de l’ONU, et compromettent sérieusement le processus politique »
Lors de cette consultation diplomatique annuelle sur le Sahara, les nations unies ont levé encore un peu plus le voile sur la responsabilité algérienne dans ce conflit. Même sans la nommer expressément, l’Algérie est au cœur de cette résolution onusienne, surtout lorsque que le conseil de sécurité demande expressément aux pays voisins, et donc à l’Algérie, « d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique ».
Cette phrase mets fin à un jeu d’hypocrites entretenu par les autorités algériennes depuis de décennies. Elle se fait aussi écho à la lettre adressée par Le Roi Mohammed VI au secrétaire général des nations unies Antonio Guterres dans laquelle il lui fait par du constat de tous les marocains sur le rôle algérien dans la crise du Sahara : « l’Algérie a une responsabilité flagrante. C’est l’Algérie qui finance, c’est l’Algérie qui abrite, c’est l’Algérie qui arme, c’est l’Algérie qui soutient et qui apporte son soutien diplomatique au polisario ».
C’est d’ailleurs ce que vient de reconnaître le ministre algérien des affaires étrangères Abdelkader. Messahel lorsqu’il avait comparé l’aide logistique, politique et militaire qu’apporte son pays aux séparatistes du polisario à celles portées par les Marocains au peuple algérien qui menait sa lutte pour l’indépendance dans les années cinquante du siècle dernier. Cette comparaison justificatrice a provoqué un énorme choc d’indignation aussi bien au Maroc qu’en Algérie et reflète l’extraordinaire hiatus que vivent les actuelle autorité algériennes par rapport à leurs réalités historique et politiques et à leur révolution d’indépendance du Million de martyrs.
Ce projet de résolution onusien sur le Sahara n’a pas manqué de féliciter le Maroc pour sa sagesse et sa retenue dans la gestion de cette tension régionale. Ainsi, le conseil de sécurité « s’est félicité et a reconnu la réponse mesurée du Maroc face aux préoccupations récentes concernant la zone tampon ». Et non seulement le Maroc a eu droit à des félicitations publiques, mais cette fameuse résolution 2414 apporte un appui diplomatique très précieux aux solutions proposées par le Maroc pour mettre fin à cette crise. Lorsque le conseil de sécurité indique que le but ultime de cette démarche onusienne est de « parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis », il ne fait en réalité que décrire la physionomie politique de la solution de l’autonomie proposé par le Maroc et largement soutenue par la plus part de forums internationaux.
Autre point important qui ne peut que réjouir la diplomatie marocain, le fait que les nations unies se soient imposées comme le cadre exclusif de la résolution de ce conflit en appelant les différents parties « parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis ». Cette position devrait doucher les intentions et les tentatives des algériens d’imposer une solution en dehors du cadre onusien. Cette position devrait aussi aider la diplomatie marocaine à convaincre certains pays africains de retirer leur reconnaissance au polisario et de bouter hors de l’Union africaine l’artificielle RASD.