La France frappe Daesh en Syrie
La France a donc commencé ses frappes aériennes contre les bastions de Daesh en Syrie. Malgré la sémantique qui l’enveloppe, cette affirmation qui a fiévreusement crépité sur les fils de agences et des urgents des smartphones, semble avoir plus une portée politique que réellement militaire. Et pour cause. La plus grande puissance du monde, la mieux armée, celle qui a les meilleures capacités de détection et de localisation, l’armée américaine, bombarde déjà Daesh en Syrie depuis de longs mois dans que cela n’arrête ni sa progression ni casse son ossature.
Par Mustapha Tossa
Par contre le message politique d’un tel tournant est limpide. La France s’abstenait de frapper Daesh en Syrie sous prétexte de ne pas faire de cadeau au régime syrien. Et par un jeu d’illusion d’optique, elle partageait la même haine à l’encontre de Bachar El Assad que celle de ses opposants les plus farouches. Situation intenable qui faisait dire aux amis internationaux du president syrien que sans le vouloir, la politique française faisant incontestablement le jeu de Daesh en Syrie.
Cette donne a beaucoup changé ces derniers temps. Le régime de Bachar Al Assad, jadis infréquentable, fait partie aujourd’hui de la solution proposée pour sortir de la crise. Américains, allemands, turcs aujourd’hui sans oublier les espagnoles et les italiens hier ,ne jurent que par le dialogue avec Bachar El Assad, la seule option capable de casser la dynamique déstabilisatrice lancée par Daesh. Ce qui donne cette énorme impression de conversion généralisée à la religion russe en la matière qui avait toujours considéré le régime syrien comme un rempart contre la progression de l’organisation de l’Etat islamique.
Au milieu de cette grande ruée vers Damas. La France tente de conserver un soupçon d’originalité et une résistance aux sirènes du régimes syrien. On le lit clairement dans le communiqué de l’Elysee:" le chaos syrien doit trouver une réponse globale. Les populations civiles doivent être protégées contre toutes les formes de violence, celles de Daesh et des autres groupes terroristes, mais aussi contre les bombardements meurtriers de Bachar el Assad." Une manière de prendre acte pour les grandes négociations à venir sur l’avenir de la Syrie.