La « Coalition pour la Démocratie »: une reconfiguration qui réaffirme l’ouverture du champ politique marocain

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La question de l’émergence de pôles politiques ne date pas d’hier. Nombreux sont ceux qui ont spéculé sur un éventuel pôle de droite, sur un grand bloc libéral ou, bien avant, sur la koutla sans que les protagonistes ne parviennent à accorder leurs violons.

Ce nouveau groupement de huit partis politiques porteurs d’un projet sociétal de démocratie et de modernité incitera, à coup sûr, d’autres formations politiques à considérer sérieusement la possibilité de pouvoir rivaliser avec ce nouveau mastodonte du champ politique et de préserver leurs chances lors des prochaines échéances électorales.

Toutefois, il serait superflu de réduire cette alliance à de simples calculs électoralistes. Et c’est bien dans cette logique que les composantes de cette coalition ont tenu à préciser que leur rapprochement « n’est en aucun cas instrumentalisé à des fins purement politiques, mais pour promouvoir le rôle pionnier de l’élite politique qui croit fermement en la justice, en la
démocratie, en la modernité, en étroite corrélation avec toutes les forces sociales qui aspirent au changement ».

C’est d’ailleurs le but escompté, d’autant plus que la multiplication de nouveaux petits partis, quoique signe de multipartisme et de vigueur démocratique, plaçait, jusque-là, l’électeur marocain face à des choix embarrassants. De surcroît, un tel éparpillement aux effets nuisibles qui consacre l’éclatement du champ politique marocain accouche fréquemment de
petits partis qui obtiennent des scores dérisoires et se révèlent impuissants à exercer une quelconque influence sur les cours des événements.

Nul doute que la constitution de pôles politiques renforcera la démocratie au Maroc et contribuera à l’ouverture du champ politique avec des choix, des programmes et des idéologies bien définis, à l’instar des démocraties occidentales. Au delà de la moralisation de l’action politique et de la rationalisation du paysage politique, cette tendance remédiera à l’effritement de la carte politique et à la balkanisation de l’échiquier, longtemps criée de tout bord. Cette convergence vers des pôles forts et
solides est une nécessité impérieuse à même de recadrer la pratique politique dans notre pays et dissiper tout amalgame entre politique et populisme qui pousse, en partie, le citoyen lambada à déserter la chose politique.

Une telle intégration aura également pour retombée principale l’accroissement des capacités d’innovation et l’intensification du débat dans notre pays, à un moment où les revendications sociales y sont légion.

Une chose est sûre. La « Coalition pour la Démocratie » s’inscrit dans cette dynamique que connaît le pays sur la voie de la consolidation de l’Etat de droit et des institutions. Une prise de conscience chez les acteurs politiques de cette nouvelle donne ne pourra que mettre le processus démocratique sur de bons rails.

*Amine Essaâdi, doctorant en sciences politiques

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