Ebola : portrait d’un virus tueur

Ebola, dont la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé vendredi un premier cas après 52 jours sans aucun autre cas, est un virus redoutable pour l’homme, responsable au total de plus de 15.000 morts depuis 1976.

L’actuelle épidémie a tué 2.273 personnes d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans l’est du pays depuis sa déclaration le 1er août 2018.

D’où vient le virus?

Le virus Ebola est identifié pour la première fois en 1976 en RDC (à l’époque Zaïre). Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté.

Cinq « sous-types » distincts de virus Ebola ont depuis été répertoriés: Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï. Les trois premiers sont à l’origine d’importantes épidémies sur le continent africain.

Comment se transmet-il?

Le virus circule parmi les chauve-souris mangeuses de fruits, considérées comme l’hôte naturel d’Ebola mais elles ne développent pas la maladie.

D’autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l’homme.

Lors d’une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d’une personne malade: sang, vomissures, matières fécales…

Contrairement à la grippe, ce virus ne peut pas se transmettre par voie aérienne. Aussi Ebola est-il moins contagieux que de nombreuses autres maladies virales.

Mais ce virus est redoutable en raison de son taux de létalité très élevé: environ 50% et jusqu’à 90% pour certaines épidémies, selon l’OMS.

 Quels symptômes?

Après une période d’incubation de 2 à 21 jours (en moyenne autour de cinq jours), Ebola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge et, dans certains cas, des hémorragies.

Des séquelles ont été fréquemment observées chez les survivants: arthrite, problèmes de vue, inflammation de l’œil et troubles de l’audition.

 Quels traitements?

Un premier vaccin, fabriqué par le groupe américain Merck Shape and Dohme, s’est avéré très protecteur contre le virus dans le cadre d’un essai majeur mené en Guinée en 2015.

Ce vaccin, préqualifié en novembre 2019 par l’OMS pour homologation, a été utilisé à plus de 300.000 doses dans une campagne de vaccination ciblée lors de cette dernière épidémie en RDC.

Un deuxième vaccin expérimental, des laboratoires américains Johnson&Johnson, a été introduit en octobre 2019 à titre préventif dans les zones où le virus est absent, et plus de 20.000 personnes vaccinées.

– La pire épidémie (2013-2016) –

Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, l’épidémie la plus violente de l’histoire s’est propagée aux pays voisins de l’Afrique de l’Ouest. Elle a coûté la vie à plus de 11.300 personnes sur près de 29.000 cas enregistrés, selon l’OMS qui a déclaré l’épidémie terminée en mars 2016. Les victimes étaient concentrées à plus de 99% au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

 Dixième épidémie en RDC

L’épidémie a démarré le 1er août 2018 dans la province du Nord-Kivu avant de s’étendre marginalement en Ituri et au Sud-Kivu (est du pays). L’OMS en a fait une urgence sanitaire de portée internationale en juillet 2019, quand elle menaçait les pays voisins.

Il s’agit de la dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais et de la deuxième plus grave en Afrique après celle de 2013-2016. Le dernier bilan de l’OMS fait état de 2.273 morts pour quelque 3.340 cas.

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