Des experts dénoncent les inégalités d’accès aux vaccins dans le monde
« Le monde est mal parti » en raison de l’inégalité sur le vaccin entre pays riches et pauvres, selon la coprésidente du groupe indépendant mandaté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’investigation sur la réponse à la pandémie, Ellen Johson Sirleaf.
« L’inégalité de l’accès au vaccin constitue l’un des exemples les plus criants des inégalités actuelles dans le monde », a dit mardi devant la presse l’ancienne présidente du Liberia, Ellen Johson Sirleaf.
« Le monde est mal parti à la fois pour la justice et pour le contrôle des pandémies », a-t-elle encore ajouté, avant de présenter aux Etats le rapport intermédiaire sur la réponse à la pandémie. Devant ces pays, elle s’est ensuite dit « déçue ».
Lundi, au début du Conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le directeur général de l’institution Tedros Adhanom Ghebreyesus avait estimé que le monde était même « au bord d’une catastrophe morale ». Il a demandé à ce que la vaccination démarre dans chaque pays d’ici au 7 avril, grâce à l’accélérateur Covax lancé notamment par son organisation. Seul un pays pauvre a entamé l’immunisation et certaines indications montrent que certains Etats africains ne pourraient avoir accès aux doses avant l’année prochaine.
L’évaluation indépendante sur la réponse à la pandémie avait été demandée en mai par les Etats membres. Dans le rapport intermédiaire publié il y a quelques jours, le comité présidé par Mme Johson Sirleaf et par l’ancienne Première ministre néo-zélandaise Helen Clark, estiment que l’OMS aurait pu déclarer plus tôt une urgence sanitaire internationale et utiliser le terme de pandémie plus rapidement, mais elle dépend de l’action des Etats membres, insistent-ils.
Tant qu’elle ne sera pas mieux dotée, l’OMS ne pourra que « difficilement » faire suivre aux Etats les indications requises « à temps » en cas d’urgence sanitaire, renchérit de son côté l’ancienne présidente libérienne. Au centre des discussions, de nombreux acteurs demandent une réforme du Règlement sanitaire international, lancé en 2007. Le financement de l’OMS est aussi insuffisant, affirment Mme Clark et Mme Johnson Sirleaf.