Cette « guerre » entre la France et Al-Qaeda

François Fillon l’a affirmé sans détour mardi matin : "Nous sommes en guerre contre Al-Qaeda". Le Premier ministre s’exprimait quarante-huit heures après l’annonce de la mort de Michel Germaneau, cet humanitaire enlevé en avril dernier au Niger et qui était détenu au Mali par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). La veille déjà, le chef de l’État avait déclaré : "Plus que jamais nous sommes décidés à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et à soutenir les pays qui ont le courage de combattre ce terrorisme barbare. Ce combat nous concerne tous, il en va de notre sécurité."

Si aucune annonce concrète n’a été faite, sur le terrain, la lutte de Paris contre Al-Qaeda est déjà bien engagée. À l’étranger, elle passe essentiellement par l’engagement militaire en Afghanistan où 4.000 soldats tricolores garniront finalement les effectifs internationaux après l’envoi prochain de renforts. Le chef d’état-major des armées, l’amiral Guillaud, a par ailleurs indiqué le 12 juillet dernier que le porte-avions Charles-de-Gaulle serait déployé en octobre au large du Pakistan et que ses avions participeraient aux opérations de soutien et d’appui aérien en Afghanistan.

Sur le sol français, c’est le plan Vigipirate qui est censé assurer la sécurité des habitants. "Je confirme que la menace est réelle", a indiqué lundi Brice Hortefeux, précisant que le niveau du plan Vigipirate restait au rouge après l’assassinat de Germaneau.

Aqmi veut "se venger" de l’interdiction du voile intégral

Par ailleurs, comme l’expliquait Le Point.fr lundi, la France est, avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’un des trois pays à disposer de forces spéciales capables de conduire des opérations complètement autonomes. Ces unités, particulièrement entraînées au combat en zone désertique, se trouvent dans le Sahel depuis des mois, y instruisent des forces armées de pays de la région, connaissent bien le terrain, et pourraient même y intervenir clandestinement, le cas échéant. Les unités françaises connaissent donc bien le Sahel, où se cachent les combattants d’Aqmi, et les moyens techniques dont disposent les Français (satellites d’observation, avions pour intercepter les communications, etc.) sont parfaitement adaptés à ce théâtre d’opérations.

Autant de moyens nécessaires car la France est bel et bien dans le viseur d’Al-Qaeda. La nébuleuse terroriste n’a en effet pas digéré l’initiative de Paris d’interdire le port du voile intégral dans les lieux publics. En juin 2009, après les déclarations de Nicolas Sarkozy estimant que la burqa n’était "pas la bienvenue" sur le sol français, le dirigeant d’Al-Qaeda au Maghreb islamique Abou Moussab Abdoul Wadoud avait promis de "se venger de la France et de ses intérêts par tous les moyens à notre disposition".

Une menace mise à exécution deux mois plus tard, Aqmi revendiquant l’attenat devant l’ambassade de France en Mauritanie qui avait fait trois blessés le 8 août 2009. Un an après, la même organisation, échaudée cette fois par le raid mené conjointement par la France et la Mauritanie au Mali, a revendiqué l’assassinat de Michel Germaneau.

(Source Le Point)

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