Agressions et violence verbale émaillent la campagne électorale des législatives en France

Depuis que le président Emmanuel Macron a implosé l’échiquier politique français avec la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, la campagne électorale des élections législatives anticipées bat son plein avec son lot de violences verbale, physique et un racisme décomplexé. 

Le chef de l’Etat a imposé une campagne électorale éclair de trois semaines. Pour les candidats, il fallait convaincre le plus du monde possible avec un handicap de taille: l’arrivée du Rassemblement national en tête et des élections européennes le 9 juin et au premier tour des législatives le 30 juin.

Cette campagne sous haute tension a engendré bien de dégâts pour la démocratie française:  51 agressions ont été recensées à l’encontre de plusieurs candidats, à commencer par la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, dont l’équipe a été violemment prise à partie à Meudon, le 3 juillet.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé vendredi que ces 51 agressions contre des candidats, suppléants ou militants, ont donné lieu à une trentaine d’interpellations. Un climat délétère dont chaque camp politique s’alarme et tente d’imputer la responsabilité aux « extrêmes ».

« Ce sont soit des gens spontanément énervés », soit « des militants politiques, ou d’ultra-gauche ou d’ultra-droite, d’autres formations politiques », indique-t-il.

La campagne éclair lancée le 9 juin dernier se distingue non seulement par son enjeu historique mais également par le déchaînement de violences que celui-ci suscite. Le débat électoral a rapidement pris une tournure et une tonalité exceptionnellement brutales. Les agressions et les menaces, que ce soit à l’encontre des militants ou des candidats, se succèdent et concernent toutes les forces politiques.

Le conseil de l’Ordre du barreau de Paris a par ailleurs saisi le parquet, jeudi 4 juillet, après qu’un site d’ultra-droite Réseau libre a appelé à « éliminer » des avocats signataires d’une tribune anti-RN publiée par l’hebdomadaire Marianne, le 2 juillet dernier.  » Il s’agit à notre connaissance de la première fois qu’il est explicitement appelé en France au meurtre d’avocats », a souligné l’association des avocats pénalistes (ADAP).

Le même site a aussi menacé de mort la journaliste Nassira El Moaddem, présentatrice à Arrêt sur images. « Le 1er juillet 2024, le site d’extrême droite ‘Réseau Libre’, celui qui appelle à éliminer plusieurs avocats, publie ce texte me menaçant de mort avec ces mots : ‘La valise ou le cercueil pour Nassira El Moaddem' », décrit-elle sur X.

Sur les plateaux télés, la violence verbale n’est pas en reste. Des candidats qui s’échangent des noms d’oiseaux, s’insultent, d’autres tiennent des propos ouvertement racistes sans contradicteurs en face.

Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, Jean-Marie Burguburu, a par ailleurs alerté sur un « déchaînement de la parole raciste », dans un entretien avec France Bleu Paris.

Cette campagne de l’entre-deux-tours touche à sa fin ce vendredi soir, à 23 h 59. Plus de tractage ou de prises de parole des candidats en lien avec le scrutin d’ici à dimanche soir 20 heures, et à l’annonce des résultats. Il était temps !

 

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