Affaire «Farmgate»: le Président sud-africain nie devant le Parlement les allégations de blanchiment d’argent
M. Ramaphosa s’était présenté devant les députés pour faire face à une nouvelle série de questions sur la dissimulation présumée du cambriolage qui a eu lieu dans sa ferme Phala Phala, dans le Limpopo.
« Je nie qu’il y ait eu une quelconque forme de blanchiment d’argent », a-t-il déclaré, réitérant que l’argent trouvé dans la ferme était le produit de l’élevage de gibier.
Répondant aux questions de l’opposition à l’Assemblée nationale, le Président a indiqué qu’il avait signalé le crime dans sa ferme du Limpopo à un général de la police en 2020. «La police devait expliquer pourquoi un cas de vol n’avait jamais été enregistré», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Il y a eu un vol à la ferme et je l’ai signalé à un général du Service de police sud-africain (SAPS) qui m’a informé plus tard qu’il l’avait également signalé à un autre général du SAPS ». Ramaphosa a de même déclaré qu’il n’avait jamais caché le fait qu’il était un éleveur de bétail et de gibier.
Lors de sa première présentation devant les députés concernant l’affaire «Farmgate», il y a un mois, la séance a été interrompue après que les partis d’opposition ont accusé le Président de la République d’avoir éludé de répondre à leurs questions.
Selon une plainte déposée par l’ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser, des cambrioleurs s’étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d’État, où ils ont volé des millions de dollars en espèce. La plainte accuse M. Ramaphosa d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.
Les règles du Parlement sur la révocation d’un Président de la République seront ainsi testées pour la première fois, alors que l’institution législative s’engage dans un processus visant à déterminer si une motion visant à destituer Ramaphosa est justifiée. Les nouvelles règles donnant effet à la révocation du Président en vertu de l’article 89 de la Constitution ont été adoptées en novembre 2018 après que la Cour constitutionnelle a statué en 2017 que l’Assemblée nationale devait mettre en place des procédures pour donner effet à cet article de la Loi suprême.
L’article de la Constitution prévoit que l’Assemblée nationale peut révoquer un Président en raison d’une violation grave de la constitution ou de la loi, d’une faute grave ou d’une incapacité à exercer ses fonctions. Auparavant, ces motions étaient soumises à débat à la Chambre et n’étaient pas traitées différemment de la motion de censure prévue à l’article 102 de la Constitution.