La Chine a fait un pas supplémentaire samedi dans ses engagements en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, mais les promesses de Pékin, premier pollueur au monde, sont jugées insuffisantes par les ONG.
Le président chinois Xi Jinping a annoncé que son pays réduirait son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de 65% d’ici 2030 comparé aux niveaux de 2005, lors d’un sommet en ligne organisé par l’ONU, le Royaume-Uni et la France pour marquer le 5e anniversaire de l’Accord de Paris.
Il s’est aussi engagé à ce que la Chine atteigne d’ici 2030 son pic d’émissions de CO2, reprenant un engagement pris en septembre, quand il avait promis d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.
Les énergies renouvelables représenteront 25% de la consommation d’énergie primaire de la Chine d’ici 2030, a-t-il fait savoir samedi, contre 15,3% fin 2019. La capacité des centrales éoliennes et solaires atteindra 1.200 gigawatts d’ici la fin de la décennie, a-t-il ajouté.
Plus de 70 chefs d’Etat et de gouvernement participent à ce sommet dont l’objectif est de relancer les efforts de lutte contre le dérèglement climatique, cinq ans après l’Accord de Paris lors duquel la communauté internationale s’était engagée à contenir le réchauffement en-deçà de 2°C par rapport à l’ère pre-industrielle.
Cet accord prévoit que les Etats soumettent tous les cinq ans de nouveaux plans de réduction de leur émissions de gaz à effet de serre (GES), les engagements actuels n’étant pas suffisants pour parvenir à cet objectif.
Pour Li Shuo, de Greenpeace Chine, « Pékin a le potentiel de faire plus ». La Chine « devrait encore oeuvrer pour atteindre le pic de ses émissions avant 2025 », a-t-il dit à l’AFP.
Ces annonces vont dans la bonne direction, mais « la Chine tirerait des bénéfices économiques et sociaux plus importants en visant » des objectifs plus ambitieux, complète Manish Bapna de l’institut de recherche, World Resources Institute (WRI).
Pour Dimitri De Boer, de l’organisation environnemnentalee ClientEarth en Chine, il s’agit « d’un net relèvement des engagements précédents pour 2030 », mais il faudra que « les émissions baissent rapidement après 2030 ».
En 2020, les émissions de CO2 d’origine fossile ont connu une baisse record de 7% dans le monde, en raison des mesures sanitaires prises contre le Covid-19, selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP). Celles de la Chine n’ont en revanche baissé que de 1,7%, la reprise de l’activité ayant été plus rapide et plus forte que dans d’autres régions du monde.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a indiqué pour sa part que son pays, quatrième émetteur mondial de GES, visait une capacité totale en terme d’énergies renouvelables de 450 GW d’ici 2030.
D’ici 2047, année qui marquera le 100e anniversaire de son indépendance, l’Inde « n’atteindra pas seulement ses propres objectifs, mais dépassera vos atteintes », a-t-il assuré.
L’Inde n’a pas fixé de date pour atteindre la neutralité carbone, contrairement à d’autres grandes économies.