Turquie: la place Taksim retrouve un calme précaire, les affrontements se poursuivent à Ankara et à Izmir
Plus de 1.700 manifestants ont été arrêtés lors des trois derniers jours, mais la plupart d’entre eux ont été remis en liberté, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur, Muammer Guler, précisant que 235 manifestations ont été recensées dans 67 villes turques depuis mardi dernier.
Le ministre a fait état également de 173 blessés, dont 58 civils et 115 policiers, un chiffre largement en-deçà des milliers de personnes blessées annoncées par les organisations de défense des droits de l’homme.
Guler note, par ailleurs, qu’une centaine de véhicules de police, de commerces et des dizaines de véhicules privés ont été endommagés, estimant ces dégâts à plus de 20 millions de lires turques (environ 11 millions de dollars).
Le mouvement de protestation contre le gouvernement turc a commencé par une contestation limitée d’une dizaine de militants associatifs contre la destruction d’un parc dans le cadre d’un projet urbain visant à transformer le centre Taksim en une zone piétonne.
Suite à une intervention musclée des forces de l’ordre, les manifestations ont pris "une tournure inquiétante" avec la participation de milliers de jeunes et de militants de plusieurs courants politiques de l’opposition, de l’extrême gauche à la droite la plus conservatrice, avant de dégénérer en un vaste mouvement de contestation, qui a appelé carrément au départ d’Erdogan et de son gouvernement et l’a accusé de "dictateur" qui monopolise le pouvoir en Turquie.
Situé tout près de la place mythique de Taksim, où se déroulent traditionnellement les manifestations, le parc Gezi, à l’origine des manifestations, a été construit en 1940 avant d’être grignoté par les hô tels de luxe érigés aux environs. Selon le projet initial de la municipalité d’Istanbul, un centre culturel et un centre commercial, ainsi que des baraques militaires de l’époque ottomane reconstituées devraient y être construites.