Dans cet essai, Jamal Amiar retrace l’histoire des relations maroco-israéliennes, restées « très discrètes pendant six décennies », et analyse les interactions entre les deux pays et les Juifs marocains sur les plans culturel, politique, diplomatique, économique et religieux.
Scindé en 21 parties, l’ouvrage de 342 pages met en lumière la façon avec laquelle « deux États et une communauté juive, marocaine et israélienne d’origine marocaine, ont réussi à pleinement se saisir de leurs atouts et à gérer ensemble leur coopération et leurs intérêts » sur cette longue période de six décennies.
A travers ce livre, l’auteur offre également un survol de l’action des Rois du Maroc ayant toujours affirmé « le caractère inviolable des droits des Juifs marocains, et participé à la défense puis à la renaissance de la culture juive marocaine ».
Il s’agit, selon l’ouvrage, d’un important acquis pour le Maroc qui aura, sur le sujet des minorités ethniques et religieuses en terre musulmane, démontré sa perspicacité.
L’essai revient, en outre, sur l’action du Roi Mohammed VI, inscrite dans cette tradition et cet héritage, comme en témoigne l’introduction d’une référence à l’héritage hébraïque du Maroc dans la constitution de 2011.
Il décortique, par ailleurs, les liens diplomatiques et sécuritaires que le Maroc a su développer avec les États-Unis et Israël au fil des décennies et qui se sont soldés par la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara en 2020.
Rabat aura ainsi réussi, en un peu plus d’un demi-siècle, à consolider ses alliances avec le camp occidental, à maintenir des canaux de communication efficaces avec sa diaspora juive et finalement à officialiser ses relations avec Israël.
L’ouvrage fait, par ailleurs, état des groupes de travail communs, créés dans les domaines de l’agriculture, du tourisme, de l’énergie, de la sécurité, de l’eau, des infrastructures et des nouvelles technologies, au lendemain de la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Dans tous ces domaines, « il ne fait aucun doute que les possibilités d’investissement et de partenariat abondent. L’optimisme à ce sujet est partagé par les hommes d’affaires, les politiques et les observateurs ».
Né en 1960 au Maroc, Jamal Amiar a accompli des études de sciences politiques en France et aux États-Unis avant de travailler en tant que journaliste et d’enseigner d’abord aux États-Unis puis au Maroc.