Maroc-Algérie : je t’aime, moi non plus !

Depuis quelques mois, l’Algérie ne cesse d’alimenter son animosité envers le Royaume du Maroc en l’accusant de tous les crimes. Envieux et enragés, les généraux à la tête du pays, tentent d’expurger la détestation dont ils sont l’objet de la part du peuple algérien.

Ce dernier manifeste et exprime, depuis plus de deux ans, son irrévocable rejet du système usurpateur de sa liberté, de son aspiration à la démocratie, à travers des institutions civiles, et de ses ressources que les dictateurs militaires ont détournées empêchant les citoyens d’accéder à la prospérité.

De par le monde les observateurs avertis ne cessent de souligner que le système militaire, avec au sommet la troïka des généraux octogénaires, pousse le pays vers l’abime. La population, privée du minimum vital pour satisfaire ses besoins essentiels (farine, semoule, légumes, eau, gaz, médicaments, …) est soumise à toutes les privations sinon à la répression féroce de la part d’un régime aux abois.

Entre le marteau des militaires et l’enclume du Hirak, le Président installé par les Généraux, perd le sens de l’orientation et s’embourbe dans le désert du grand Sud.

La courte histoire contemporaine de son pays est attestée par tous y compris son prédécesseur (Bouteflika) qui avait dit, lors de sa campagne à l’élection présidentielle en 1999 que l’Algérie n’existait pas avant 1962. A l’occasion de cette campagne, Feu Bouteflika avait qualifié ses prédécesseurs, venus après Boumediene, de stagiaires (une période intérimaire de 20 ans).

En 1977, lors d’un long discours pour annoncer la prochaine adoption de la Charte Nationale Algérienne par le Congrès du FLN prévu en 1978, Boumediene avait dit que l’Algérie a été créée en 1962 à partir du néant.

Les historiens experts de grand renom, comme le Pr Bernard Lugan, de même que Feu le Général De Gaule qui, en 1958 avait déclaré lors d’une conférence de presse que ce territoire n’a jamais constitué un Etat sous quelques formes que ce soit avant que la France ne le colonise à partir de 1830 et lui donne le 14 octobre 1839 le nom qu’il porte jusqu’à nos jours.

Il y’a peu de temps, l’Ambassadeur de l’Algérie à Paris avait déclaré que 80% de son pays est désertique et que c’est en 1962 que le pays est né.

En fait, la population est située au nord de la ligne allant de Ain Sfa à Ghardaïa ce qui en fait une superficie d’environ 500.000 Km2.

Le territoire au Sud de cette ligne jusqu’à Guezzam (1,8 millions de Km2 environ) a été occupé par la France qui pensait ne jamais céder ses départements (L’Oranais, l’Algérois, le Constantinois et le Désert du Grand Sud) situés en Afrique du Nord.

Rappelons que Tindouf, Bechar, Tidikelt, Touat, Gara Jbilet, ont toujours été des territoires marocains. Feu Mhamed Boucetta -personnalité politique marocaine de haut niveau- souligne que de nombreux historiens attestent ces faits et que jusqu’en 1951, Tindouf relevait du commandement d’Agadir.

Dans le même ordre de propos, Feu Kadhafi, avait expliqué lors de l’une de ses interventions, que le Sahara au Sud de Ghardaïa n’est pas algérien et ne l’a jamais été, et se demandait qui a fait cadeau de ce territoire à l’Algérie ?

Vu ce qui précède, ce que le président Français, Emmanuel Macron, avait dit aux 18 jeunes d’origine algérienne le jeudi 30 septembre 2021, n’a rien d’étonnant, il ne fait que reprendre ce que tout le monde sait.

Par ailleurs, comment prendre en considération et donner crédit aux interviews de l’Apprenti président Tébboune qui parle du Mali en indiquant que le Nord de ce pays est Algérien parce qu’il serait habité par les Algériens. Est-ce une manière d’initier la perspective d’intervenir dans ce pays en sous-traitance ?

Du Mali, de la Libye, du Niger et du Maroc, il pointe du doigt l’encerclement qui menace son pays ((دول الطوق Il indique la disposition de son armée à faire face à tout danger, même potentiel, qui pourrait provenir de ses voisins. Le rôle qu’il revendique en Libye est dicté par la réciprocité car la Libye aurait aidé son pays lors de la Guerre de libération (?!).

Il ne dit mot à la mémoire des Marocains morts aux côtés des Moudjahidines qui trouvaient refuge auprès des populations dans l’oriental marocains. Il ne se rappelle pas les plaidoyers de Feu Mohammed V aux Nations Unies en 1956 et de Feu Hassan II une année après -voir les discours prononcés par les Rois du Maroc à l’ONU- où plusieurs paragraphes étaient consacrés au soutien à l’Algérie dans son combat pour l’indépendance.

L’escalade des provocations et accusations fallacieuses, dans laquelle l’Algérie est embarquée, a évolué en courbe ascendante.

Qu’à Dieu ne plaise, Si l’Algérie s’avise à faire la guerre au Maroc, ce sera l’occasion de récupérer nos territoires à l’Est Saharien.

Aux Kabyles et au peuple Azaouad de faire le reste en Kabylie et au grand Sud du Sahel.

C’est regrettable que nos citoyens de part et d’autre soient sacrifiés, victimes des groupuscules d’un régime militaires sans foi ni loi.

SM le Roi Mohammed VI a appelé le pouvoir en place au dialogue, à plusieurs reprises, sans intermédiaires, entre frères. La junte militaire refusé la main tendue pour continuer à faire diversion et à tromper sa population.

C’est dommage que chacun de nous détruise ce qu’il possède en armement, acheté au prix de ce qu’on n’a pas pu réaliser dans d’autres secteurs, au bénéfice de nos peuples respectifs.

C’est dommage que cela ne profite qu’aux vendeurs d’armes et aux nostalgiques d’une période révolue, qui pourraient malheureusement et insidieusement pousser les deux pays à s’affronter militairement pour au bout du compte s’asseoir autour d’une table avec des arbitres, pas du tout impartiaux.

*Omar Chiban

Statisticien économiste

Rabat, le 11 Octobre 2021

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