Macron affronte le défi des législatives !

Dès l’annonce des résultats de la présidentielle, une musique s’est installée dans les discours des opposants à Emmanuel Macron: les prochaines législatives seront le troisième tour de la présidentielle. Sous entendu que la bataille politique n’est pas terminée et qu’Emmanuel Macron n’a pas encore totalement gagné.

Cette idée de troisième tour fut incarnée par la célèbre phrase de Jean-Luc Mélenchon, chef de la France insoumise lorsqu’il a exprimé son ambition, mi-sérieux, mi-provocateur, de devenir le futur premier ministre d’Emmanuel Macron. Ce ne fut pas simplement une idée en l’air. Jean-Luc Mélenchon passa à l’acte et réussit dans une rare performance à séduire socialistes, communistes et verts dans une  nouvelle alliance populaire destinée à être une arme de combats et de conquête électorale.

Le leader de LFI mise sur une stratégie identifiée. A tous les Français qui ont voté pour Emmanuel Macron, non par adhésion mais pour empêcher l’extrême droite de Marine Le Pen d’accéder au pouvoir, Mélenchon leur dit que les législatives sont une occasion en or pour sanctionner le bilan contestable d’Emmanuel Macron .

De l’autre côté de l’échiquier politique, à l’extrême droite, chez Marine Le Pen, la même musique est jouée. Il s’agit de ne pas donner un chèque en blanc à Emmanuel Macron de manière à créer des contre pouvoirs au sein de l’Assemblée nationale .

Cette nouvelle équation électorale avait déjà été ressentie par Emmanuel Macron bien avant sa victoire au second tour. Il avait évoqué la nécessité d’imaginer de nouvelles alliances avec des forces politiques pour pouvoir gouverner. Comme pour préparer son opinion à d’éventuelles concessions et alliances impossible à éviter.

Au cours de son premier mandat, Emmanuel Macron a pu bénéficier d’une majorité très confortable qui lui a permis de gouverner, sans être obligé de passer en force et de créer des situations d’impasse qui l’auraient obligé de recourir au fameux article 49/3 de la constitution.

Son second mandat s’annonce moins facile à vivre. Il est vrai que parallèlement à la création l’union populaire à gauche par  Mélenchon, son parti Renaissance, ex-La République en marche, a mis en place une alliance nouvelle portant le titre « ensemble » avec l’ambition de donner à la majorité présidentielle une colonne vertébrale.

Ce scrutin législatif français offre un suspense inédit . Traditionnellement, lorsque les Français élisent leur président au suffrage universel, ils s’arrangent toujours pour lui offrir une majorité parlementaire susceptible de l’aider dans ses tâches de gouvernement. Cette règle qui s’est appliquée à toutes les expériences passées n’est pas garantie de profiter à Emmanuel Macron lors des ces législatives de juin 2022.

La raison est que  plusieurs forces politiques ont un intérêt stratégique à coaguler leurs colères pour empêcher Emmanuel Macron d’avoir toutes les Manettes du pouvoir au cour de ce second mandat.

Et s’il n’est pas certain qu’un homme comme Jean-Luc Mélenchon puisse réaliser la performance de rafler la mise législative et de s’imposer à Emmanuel Macron comme premier ministre, et s’il n’est pas acquis que l’extrême droite de Marine Le Pen puisse réaliser une entrée massive au parlement, il n’est pas non plus dit qu’Emmanuel Macron puisse s’en sortir avec les mêmes points de forces  et les mêmes leviers de commande qu’au premier mandat .

C’est une bataille épique qui s’annonce avec son lot de surprises et de possibles ruptures. Les partis traditionnels comme la droite républicaine est-elle réellement morte comme semble l’indiquer la score catastrophique qu’a réalisé sa candidate Valerie Pécresse ? Ou dispose-elle encore de l’influence d’un parti enraciné dans les territoires ?

L’alliance de gauche parrainée par Jean-Luc Mélenchon aura-t-elle la force, de la crédibilité de réaliser des résultats notables sur le terrain au  point d’imposer au président de la République un groupe parlementaire puissamment élu, capable de peser sur toutes les équations politiques, partant de la formation du gouvernement jusqu’aux choix des politiques publiques qui présideront au second  mandats d’Emmanuel Macron.

Par ailleurs, l’extrême-droite de Marine Le Pen  qui a réalisé un score historique lors la présidentielle saura -t-elle le traduire en sièges parlementaires lors de ces législatives ? Même si la différence des scrutins  rend difficile les mêmes performances, l’interrogation est aujourd’hui légitime dans une France qui s’inquiète et s’angoisse.

 

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