
"Nos forces aériennes s’opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D’ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville", a déclaré le président Sarkozy à l’issue du Sommet de Paris qui a réuni des pays de l’Union européenne, de la Ligue arabe, dont le Maroc, les Etats-Unis, le Canada et le secrétaire général des Nations Unies, Ban ki-Moon pour la mise en oeuvre de la résolution de l’ONU autorisant le recours à la force contre le régime de Kadhafi.
"D’ores et déjà d’autres avions, français, sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés", a-t-il dit.
Plusieurs Rafales français, des avions qui servent aussi bien à la reconnaissance qu’au combat, survolaient samedi l’ensemble de l’espace aérien, selon des sources militaires citées par les médias français.
Kadhafi a "encore le temps d’éviter le pire" en se conformant "sans délai et sans réserve" à "toutes les exigences" contenues dans la résolution 1973 du Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi, mais la porte de la diplomatie ne "s’ouvrira qu’au moment où les agressions cesseront" contre le peuple libyen.
Le chef d’état français a justifié l’intervention militaire, invoquant le mandat de l’ONU à cet effet et l’engagement de partenaires arabes dans l’objectif de "permettre au peuple libyen de choisir son destin". "Aujourd’hui, a-t-il assuré, nous intervenons en Libye (…) pour protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui en assassinant son propre peuple a perdu toute légitimité". "Si nous intervenons aux côtés des pays arabes, ce n’est pas au nom d’une finalité que nous chercherions à imposer au peuple libyen, mais au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes" afin de permettre au peuple libyen "de choisir lui-même son destin" . "Il ne saurait être privé de ses droits par la violence et par la terreur", a-t-il ajouté.
Le colonel Kadhafi a "méprisé" l’ultimatum qui lui a été adressé vendredi soir par la France, les Etats Unis, la Grande Bretagne et leurs partenaires arabes pour un cessez-le-feu immédiat et ses forces "ont intensifié leurs offensives meurtrières" au cours des dernières heures, a souligné le président Sarkozy.
En ce moment en Libye, une population civile "pacifique, qui ne réclame rien d’autre que de choisir elle-même son destin, se trouve en danger de mort", a déploré M. Sarkozy. "Nous avons le devoir de répondre à son appel angoissé. L’avenir de Libye appartient aux libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place. Le combat qu’ils mènent pour leur liberté est le leur", a-t-il poursuivi.
Sur un ton solennel, le président Sarkozy a conclu en affirmant: "Notre détermination est totale (…) Chacun se trouve désormais placé devant ses responsabilités. C’est une décision grave que nous avons été amenés à prendre. Aux cô tés de ses partenaires arabes, européens, nord-américains, la France est décidée à assumer son rô le devant l’histoire".