Les Etats-Unis avaient suspendu leur contribution en 2011 du fait de leur législation nationale, puis avaient notifié le 12 octobre 2017 leur décision de se retirer juridiquement de l’Organisation.
« Avec ce retour, l’UNESCO sera encore plus forte pour mener à bien son mandat », a salué Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, citée dans un communiqué de son organisation.
« C’est un grand jour pour l’UNESCO et pour le multilatéralisme. Forte de sa dynamique retrouvée ces dernières années, notre Organisation tend à nouveau vers l’universalité avec le retour des Etats-Unis », a-t-elle souligné.
Le 8 juin 2023, les Etats-Unis ont adressé une lettre à la Directrice générale de l’UNESCO, proposant de réintégrer l’Organisation dès le mois de juillet sur la base d’une proposition financière concrète, incluant l’engagement à rembourser leurs arriérés estimés à 619M$.
Les 193 Etats membres de l’UNESCO se sont réunis à partir de jeudi en session extraordinaire de la Conférence générale pour examiner cette proposition. Vendredi après-midi, ils ont adopté à une très large majorité la proposition américaine. Toutes les conditions sont à présent réunies pour un retour plein et entier des Etats-Unis à l’UNESCO courant juillet, souligne le communiqué.
Les Etats-Unis financeront l’équivalent de 22% du budget ordinaire de l’Organisation. S’y ajouteront le paiement progressif de leurs arriérés et, dès 2023, des contributions volontaires pour financer des programmes dédiés notamment à l’accès à l’éducation en Afrique, la mémoire de la Shoah et la protection des journalistes, note l’UNESCO.
L’UNESCO bénéficiera ainsi d’un budget renforcé pour mettre en œuvre ses programmes pour l’éducation, la culture, les sciences et l’information. Elle pourra accentuer son action pour l’Afrique et l’égalité des genres, ses deux priorités stratégiques.
« Le mandat de l’UNESCO – l’éducation, les sciences, la culture, la liberté d’information – est absolument central devant les défis du XXIe siècle. C’est cette centralité, l’apaisement des tensions politiques en son sein, ainsi que les initiatives lancées ces dernières années qui ont conduit les Etats-Unis à se mobiliser pour ce retour », a expliqué Mme Azoulay.
Elue à la tête de l’Organisation en novembre 2017, Audrey Azoulay a conduit des médiations permettant d’apaiser les tensions politiques et de trouver des consensus sur les sujets les plus sensibles, comme le Moyen-Orient. Elle a également réformé l’Organisation pour la rendre plus efficace.
L’UNESCO a ainsi pu lancer de nouvelles initiatives lui permettant de se saisir pleinement des défis contemporains – tels que l’éthique de l’intelligence artificielle et la protection des océans. Elle a également renoué avec les campagnes emblématiques de terrain – à l’image de la reconstruction de la vieille ville de Mossoul en Irak – conformément à ses ambitions historiques.