les dangers des cendres volcaniques sur la sécurité aérienne et la santé
Le volcan islandais Eyjafjöll, entré en éruption depuis le 14 avril, a projeté un nuage de poussières dans le ciel nord-européen. Ce nuage de poussière qui menace la sécurité aérienne et, dans une moindre mesure, la santé humaine est principalement composé de cendres, de verre, de poussières de roche et de vapeur d’eau.
Ces particules, transportées vers le continent européen à des hauteurs pouvant atteindre 6000 métres d’altitude, contiennent de nombreux petits fragments qui peuvent sérieusement endommager le fuselage des avions et leurs pare-brise.
Le risque est particulièrement important pour leurs moteurs car lorsque ces particules pénètrent dans les réacteurs, elles sont chauffées puis refroidies et se fixent sur les sorties d’air. Cela a pour effet de déclencher le système de sécurité des appareils qui arrête les moteurs. Les avions peuvent donc se retrouver en plein vol, privés de leurs moyens de propulsion.
Le temps de dispersion d’un nuage volcanique varie en fonction de l’altitude qu’il atteint, de la durée de l’éruption et des conditions météorologiques. Selon un expert islandais, l’éruption du volcan pourrait se prolonger plusieurs semaines, voire plusieurs mois. La dernière éruption de l’Eyjafjöll qui remonte à 1821 avait alors duré un an et demi.
Actuellement, le nuage provoqué par le volcan reste de petite taille et des vents forts favorisent son déplacement. L’éruption n’est toutefois pas terminée, et elle pourrait menacer encore le ciel européen dans les prochaines semaines.
Le porte-parole de l’OMS David Epstein a expliqué que les particules microscopiques de cendres étaient potentiellement dangereuses quand elles commencent à atteindre le sol, car une fois inhalées elles peuvent entraîner des problèmes respiratoires.
«Nous sommes très préoccupés», a déclaré David Epstein. «Lorsqu’elles sont inhalées, ces particules peuvent atteindre les régions périphériques des bronches pulmonaires, et causer des problèmes, principalement pour les personnes souffrant d’asthme et de maladies respiratoires». Il a estimé que les Européens qui sortent à l’extérieur devaient envisager de porter un masque.
Selon le Pr Ken Donaldson, de l’Université d’Édimbourg, les risques sont cependant très limités, puisque ces particules ont une faible toxicité et que les vents les dispersent rapidement.