La machine de propagande algérienne croyait détenir l’occasion de réaliser un coup médiatique et politique à travers l’organisation d’un débat sur le Sahara marocain à l’Assemblée nationale, sous forme de point de discussions, en présence de Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères.
Il n’en fut rien. Les résultats étaient à l’opposé des fantasmes espérés par Alger au point que cet échange souligna avec une grande acuité la solitude et l’impasse des séparatistes du Polisario.
Le pari a été de miser sur le prestige politique du lieu, l’Assemblée nationale pour tenter de faire croire que la représentation parlementaire d’un grand pays comme la France se penche sur le sort des séparatistes de Tindouf.
Or le lieu, aussi prestigieux soit-il, ne reflète pas forcément l’importance du message politique. Il est notoirement connu que dans le jeu politique transparent et démocratique des institutions françaises, n’importe quel groupe parlementaire, quel que soit son poids et sa crédibilité, peut imposer un sujet de discussion au sein de de cette institution.
C’est ce qui arriva avec le débat sur le Sahara marocain. En téléguidant ses quelques pions et autres obligés au sein de l’Assemblée nationale française, Alger pensait créer un événement spectaculaire pur s’attirer la sympathie auprès du Polisario. Or c’est bien le contraire qui arriva au grand désespoir des parrains algériens de cette opération de communication politique.
Le débat a été l’occasion solennelle pour le ministre Jean-Baptiste Lemoyne de rappeler la position française qui est celle d’affirmer que la solution d’autonomie proposée par le Maroc est la seule susceptible de mettre fin à ce conflit et que ce positionnement français n’est pas en contradiction avec la légalité internationale, en référence à la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le sujet.
Cette résolution avait inscrit dans le marbre du droit international l’autonomie, sous souveraineté marocaine, comme seule hypothèse de travail pour mettre fin à ce conflit entre le Maroc et l’Algérie, vieux de plus de quatre décennies.
La diplomatie française a eu de nombreuses occasions de dire sa position sur le sujet. Mais le côté précieux presque inédit de la démarche de Jean-Baptiste Lemoyne est de le dire avec beaucoup de clarté devant des éléments du Polisario, invités à ce débat et devant leurs chargés de communication au sein de l’Assemblée nationale. Ce fut un exercice de vérité et de clarification qui, a n’en pas douter, refroidira les appétits du Polisario et de ses parrains.
Faut-il rappeler dans ce contexte que le parti du président Emmanuel Macron, la République en Marche a ouvert une antenne de ce parti dans la mythique ville de Dakhla à un moment important et révélateur où de nombreux pays ont ouvert leur représentation diplomatique.
Le timing de ce débat sur le Sahara marocain a l’Assemblée nationale n’est pas innocent. Il intervient à un moment clé où de nombreux signaux indiquent que l’évolution naturelle de la position française à l’égard de ce conflit irait fatalement à la reconnaissance pleine et entière de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Il intervient aussi au moment où la France prend la présidence de l’Union européenne.
Dans le rapport gagnant-perdant, ce débat a permis à la diplomatie marocaine d’engranger des points dans son entreprise de convaincre certaines capitales de sortir de la zone grise de leur positions Plus que jamais, Paris croit en l’unique solution de l’autonomie et elle dit à haute voix à ceux qui l’interpelle sur ce sujet que sa posture est cohérente avec le droit international.
Ce débat a montré aux séparatistes du Polisario et à leurs parrains algériens les limites, voire les effets boomerang de leur opération de lobbying. Non seulement la grande presse a totalement ignoré cette rencontre contrairement aux attentes algériens, mais ce débat a mis en exergue l’impasse dans laquelle l’aventure séparatiste est parvenue.
Aujourd’hui en France et en Europe, le Polisario est une aventure sans lendemain et c’est le grand message finalement délivré par un débat censé attirer la sympathie pour une cause perdue d’avance.