En termes d’images et de prestige international, le Maroc se hisse au sommet en abritant la neuvième édition du Sommet des Nations-Unies pour l’Alliance des civilisations. Un événement politique majeur à haute valeur politique dans le contexte instable et effervescence que traverse le monde.
Le choix du Maroc et de la ville de Fès n’est pas dû au hasard d’un quelconque agenda bureaucratique. Ce choix a été motivé par deux éléments importants : l’identité de la ville de Fès, bastion spirituel et culturel qui plonge ses racines dans une grande profondeur historique. Et le Maroc, un des rares pays, dans sa catégorie, à avoir inscrit dans son marbre constitutionnel, le respect de la diversité, de la tolérance, du dialogue intelligent et pacifique avec les identités multiples, culturelles, religieuses ou sociétales.
Car en fin de compte, c’est de cela qu’il s’agira quand il faudra dynamiser, à travers des séminaires, des ateliers de travail, l’Alliance des civilisations au sommet de Fès auquel participe un millier de personnes venus de tout pays et de tout horizon.
Le sommet de Fès n’est pas une réunion classique où seuls les Etats ont la parole pour dérouler leurs argumentaires et leurs agendas, mais plutôt une sorte de forum qui attire toutes les potentialités et toutes les voix qui travaillent à l’établissement de ponts entre les différentes civilisations. L’accent a été mis sur les sociétés civiles et sur les influenceurs sur les réseaux sociaux, avec une prédiction spéciale envers la jeunesse du continent africain, longtemps mis à l’écart de cette grande conversation sur le destin et la paix dans le monde.
Au sommet de Fès, Il s’agit en fait d’une véritable bataille des valeurs. Dans un monde menacé de déflagration militaire générale à cause de cette guerre qui se joue au cœur de l’Europe entre la Russie et l’Ukraine, dans un monde où le repli sur soi, le rejet de l’Autre et la xénophobie deviennent des postures politiques assumées.
Chevaucher un discours de dialogue, de tolérance et d’ouverture est une stratégie à contre-courant de l’ambiance générale. Ce choix, en termes de valeurs, est capable de créer un choc thermique salvateur. C’est en tout cas l’ambition et l’enjeu cardinal de ce sommet.
L’ONU a choisi le Royaume du Maroc comme rampe de lancement à cette approche destinée à lutter contre les tentations de l’exclusion, de la haine de l’autre, de la radicalité religieuse et culturelle.
En termes d’images et de perceptions, le Maroc s’impose à travers le sommet de Fès comme un pays producteur et émetteur de messages de paix, de tolérance et de coexistence dans un monde saisi par des pulsions clivantes, voire guerrières dont la tentation souterraine est de donner corps à cette théorie macabre du clash des civilisations.
Le Maroc est aux avant-postes du seul combat qui vaille, celui de la défense de la diversité, du dialogue des cultures et des religions, de la tolérance à l’égard des différences. Une démarche qui le distingue, le valorise et augmente sa crédibilité sur le plan international, nourrit son soft power comme puissance militante pour que l’humanité soit unie, inscrite dans une grande alliance pour la paix quand le cours des événements, en Europe comme ailleurs , est laissé au langage des canons et des missiles destructeurs, aux frustrations identitaires.
De Fès la marocaine sort vers le monde un message d’espoir et paix selon lequel la guerre, la haine, la confrontation violente ne sont pas une fatalité et que muni d’un vécu riche, d’une expérience séculaire, d’un leadership profondément engagé pour la paix, le Maroc peut prétendre imprimer le cours de l’histoire et enrichir ce dialogue des civilisations.
L’ONU a choisi le Maroc pour lui confier l’honneur de porter sa vision d’une coexistence pacifique entre religions et cultures car elle sait que sa stratégie sera communiquée avec une grande efficacité, portée par une réalité marocaine si singulière qui protège la liberté individuelle et défend les identités multiples.
Le Maroc en tire un bénéfice politique d’une inestimable valeur, en se voyant consacré à l’international comme une terre d’ouverture, un pays militant pour la paix dans le monde et qui participe activement à sauver l’humanité de ses démons destructeurs.