Le Maroc poursuit ses engagements à l’aube de la COP23

En collaboration avec l’OCDE, l’ambassade du Maroc en France a organisé sous le patronage de la présidence marocaine de la COP22 un séminaire de haut niveau sur le thème « Climat-Action : de la COP22 à la COP23 ». Cet événement a mis en avant les progrès enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le Climat sous la présidence de la COP22, en appui aux prochains agendas de l’action climatique et du développement durable, dont ceux de la COP23 et du prochain sommet sur le Climat, prévu à Paris, le 12 décembre 2017.
Ghizlaine Badri

« L’accord de Marrakech initié lors de la COP22, a débouché sur 3 résultats majeurs : La prise de conscience des Etats du sud, et leur intégration dans la coalition, la légitimisation du processus au sein des nations unis ainsi que la concrétisation des mesures de reporting qui ont été validé, et permis de créer un consensus entre les différentes parties prenantes » a affirmé Hakima El Haite, Championne de haut niveau pour le climat.

Les différents panels abordés lors de ces rencontres ont permis de mettre en exergue, les perspectives du Partenariat de Marrakech, ainsi que l’implication des différents réseaux, qui ont travaillé en parfaite cohésion dans les réalisation des feuilles de route, qui ont vu le jour lors de la COP 22 à Marrakech en novembre 2016 « Nous avons travaillé sur plusieurs volets, l’implication des 9 réseaux d’observateurs y compris la CGEM, la mise en place des 4 C par la création d’un centre de renforcement des compétences, et une dynamique du renforcement des acteurs non étatiques qui doit être maintenu avec l’appui de pays du Nord. Nous avons besoin de plus de convergence des ODD, y compris au niveau national, la convergence multilatérale, nationale et régionale doit être renforcée » a précisé Driss El Yazami, président du CNDH.

Malgré les avancées notoires au niveau du modèle, de cohésion et de partenariat qui a pu être observé lors de la COP22, il n’en demeure pas moins que plusieurs freins persistent « Il faut une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés, ce qui représente un point faible qui ralentit la poursuite des négociations, par ailleurs, les acteurs non étatiques ne sont toujours pas intégrés aux négociations, il faut y remédier de toute urgence » a souligné pour sa part Mohamed Benyahia secrétaire général chargé du ministère délégué du développement durable .

Le Financement, le nerf de la guerre

Les intervenants à ce colloque ont souligné l’importante du financement, du renforcement des capacités ainsi que l’innovation et la technologie, en spécifiant l’importance de la mise en place d’ une logique « Multi-acteurs », et en affirmant que la responsabilité incombe à chacun pour une réussite globale. « Il y a de plus en plus d’entrepreneurs, qui s’intéressent au développement durable, à la protection de l’environnement. Cette semaine à Marrakech la société Acus a mis sur le marché 20000 scooters, qui fonctionnent essentiellement à l’Hydrogène. C’est encourageant. L’innovation est un pan important » a affirmé Gilles Berhault Coordinateur de la Med COP Climat et Délégué Général de la fondation Acid.

Plusieurs acteurs du secteur public et privé ont échangé sur la nécessité d’optimiser les solutions de financement pour une convergence significative « Pour trouver une solution pérenne pour le financement du climat, il faut créé une union sacrée entre l’urgence et l’essentiel, les taux d’investissements sont bas et il existe des possibilités gigantesques à exploiter dans le monde : 10000 milliards de dollars sont à un taux négatif, l’union entre le public et le privé est indispensable, il faut décloisonner les sources qui sont multiples » a expliqué Hamid Tawfiki, Administrateur Directeur Général CDG Capital.

Pour Aziz Mekouar Ambassadeur du Royaume du Maroc, il s’agit de mettre la finance au service du climat, par le renforcement des capacités. « Il faut que les pays choisissent des projets « Bankable », au niveau du secteur public et du secteur privé. Celui qui est chargé des négociations multilatérales au sein de la COP22, a pris comme exemple le modèle marocain, dont la réussite pour attirer les financements privés n’est plus à démontrer. Par ailleurs, le financement de l’adaptation et de l’atténuation restent fondamentales.

« Nous avons vécu des moments très forts et mesurer les avancées réalisées dans la dynamique des établissements non étatiques. Nous assistons à une inversion de la pyramide qui est en train d’opérer, et la capacité des populations d’être acteurs dans leur environnement. Nous parlons d’un nouveau monde, d’une société, qui fonctionne avec de nouveaux modèles, nous devons maintenir cet élan et veiller à être à la hauteur de ces engagements. La COP22 a été une COP de l’engagement, la COP23, sera celle de l’engagement politique » a conclu pour sa part Salaheddine Mezouar, président de la COP22.

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