Le lancement vers Mars du robot américain InSight reporté à mai 2018
Le lancement du robot américain InSight qui doit sonder les entrailles de Mars, initialement prévu ce mois-ci mais reporté en raison d’un problème avec un instrument français à bord, est désormais programmé pour mai 2018.
Ce problème technique a forcé la Nasa à attendre l’ouverture de la prochaine fenêtre de tir la plus favorable pour aller sur Mars, qui interviendra en mai 2018.
Si le lancement du robot a lieu au début de la fenêtre de tir, le 5 mai 2018, il arrivera sur la Planète rouge le 26 novembre de cette même année.
"La quête pour comprendre le sous-sol de Mars est un objectif des planétologues depuis des décennies et nous sommes très heureux d’être de nouveau sur les rails pour un lancement de cette mission", a déclaré dans un communiqué John Grunsfeld, le responsable des programmes scientifiques de la Nasa.
InSight est la première station géophysique embarquée sur un atterrisseur fixe. Sa mission sera d’étudier le sous-sol de Mars pendant deux ans.
InSight permettra aussi de faire avancer la compréhension de la formation de toutes les planètes rocheuses, dont la Terre, ainsi que leur évolution.
Le but est notamment de déterminer si le coeur de la Planète rouge est solide ou liquide, et pourquoi elle n’a pas de plaques tectoniques comme la Terre.
L’instrument mesurera la taille du noyau, l’épaisseur du manteau et même les impacts de météorites grâce aux ondes sismiques générées.
"L’engagement partagé et renouvelé pour cette mission poursuit notre collaboration internationale pour trouver des indices dans le coeur de Mars qui éclairent sur les débuts de l’évolution de notre système solaire", a ajouté Marc Pircher, directeur du centre spatial du CNES à Toulouse.
Les responsables d’InSight ont récemment présenté à la Nasa et au CNES une nouvelle conception de l’instrument scientifique qui permet un lancement en mai 2018.
Le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa à Pasadena (Californie) sera chargé de construire la nouvelle sphère hermétique, qui maintiendra le vide dans lequel se trouvera le sismomètre, un instrument d’une extrême sensibilité.
– Instrument extrêmement sensible –
Le CNES avait indiqué en décembre ne pas pouvoir assurer que cette sphère reste étanche.
Les principaux capteurs du sismomètre martien doivent se trouver dans une chambre où le vide doit être maintenu, de manière à pouvoir capter des mouvements du sol aussi faibles que la moitié du rayon d’un atome d’hydrogène.
"C’est la première fois qu’on construit un instrument d’une aussi grande sensibilité", avait expliqué en décembre Marc Pircher.
Le CNES sera responsable de l’intégration de l’instrument dans cette sphère et des tests d’étanchéité, et ce en étroite collaboration avec le JPL.
Les deux agences procéderont ensemble à une évaluation régulière du processus au cours des six prochains mois.
Le coût supplémentaire de ce retard fait actuellement l’objet d’une estimation, qui devrait être terminée d’ici août.
Jusqu’alors le coût total de cette mission était estimé à 675 millions de dollars, dont 525 millions avaient déjà été dépensés en décembre.
Outre le sismomètre, le robot sera aussi équipé d’un capteur de chaleur qui évaluera la durée de refroidissement de la planète, permettant de reconstituer son "histoire thermique". Cet instrument est fourni par le Centre aérospatial allemand (DLR).
Enfin, un dernier outil quantifiera les variations de l’axe de rotation de Mars.
Le vaisseau InSight a été construit par le groupe américain Lockheed Martin.
Ce retard dans le lancement de InSight n’a pas affecté les autres missions martiennes de la Nasa, qui prévoit l’envoi d’astronautes sur la Planète rouge à l’horizon des années 2030.
L’Agence spatiale américaine prépare aussi trois autres missions vers Mars avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA), ainsi que le déploiement en 2020 d’un robot similaire à Curiosity, qui arpente le sol martien depuis août 2012.