
Grand spécialiste de Laoutar, artiste accompli de renommée, interprète fin et raffiné de chants amazigh et arabe, Mohamed Houari, alias Rouicha, un surnom qui veut dire +fusion+, est né en 1950 à Khénifra où il n’a fait qu’un bref passage par l’école qu’il a quittée à l’âge de 11 ans.
L’homme, qui a marqué de son empreinte la musique populaire marocaine, n’allait pas tarder à céder au chant des sirènes: sa passion pour la chanson et Laoutar, avec ses airs festifs et son timbre pénétrant.
Le défunt a rendu l’âme auprès des siens, alors qu’il se rétablissait encore après une brève hospitalisation à l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat, où il a été admis pour des soins intensifs.
L’année 1964 marque la date de l’enregistrement de sa première chanson, se souvient Driss El Kaïfi, un ami proche et spécialiste de la musique amazigh qui passe en revue les étapes marquantes du parcours artistique de Rouicha.
Son talent fut révélé très tôt alors qu’il était un élève brillant. Le doyen de la musique amazigh Hamou El Yazid, lui avait d’ailleurs prédit un avenir prometteur.
Et c’est donc à travers cette maîtrise de la fusion entre plusieurs répertoires que Rouicha parvient à asseoir sa propre école. Humble et ouvert, Mohamed Rouicha a réussi à explorer des oeuvres de plusieurs chercheurs et intellectuels dans le patrimoine de musique et de poésie amazighes.
Chanteur et parolier prolifique ayant alterné arabe et amazighe avec égal bonheur et qui s’est produit sur plusieurs scènes au Maroc comme à l’étranger, il laisse à la postérité quatre enfants (deux garçons et deux filles) et des dizaines de tubes.
Ses funérailles auront lieu mercredi après la prière d’Addohr dans la ville qui l’a vu naître, grandir et mourir.