La question du conflit du Sahara et la solution réaliste de sortie de crise.

Le soit disant conflit du Sahara est par-dessous tout une rivalité de puissances alimentée par problèmes inter-Etats dans la région, dont l‘Algérie demeure, et reste, au centre de cette question.
En effet, si le régime de Boumedienne ne s’était pas opposé par tous les moyens, sauf la guerre déclarée, et à une grande échelle, à la légitime récupération par le Maroc de ses provinces, cette crise régionale se serait prolongée pendant voilà près de 36 ans.
Mais, il serait, pourtant, erroné de tabler sur une stricte permanence de la phobie anti-marocaine de la part de l’ensemble du régime algérien.
Certes, Alger ne saurait accepter que Rabat sorte totalement vainqueur d’un face-à-face, dont l’enjeu réel se trouve être le leadership régional, d’autant plus que l’armée algérienne ne saurait tolérer que le Maroc triomphe sur toute la ligne et place l’Algérie sur le banc des accusés pour avoir pratiquée une politique hégémoniste.
Alors, pour que l’Algérie puisse accepter une solution, il a bien fallu réfléchir à des solutions qui puissent respecter certaines formes afin que les apparences soient sauves et, surtout, qu’elle y gagne quelque chose.
Le Maroc, en position confortable, a toujours recherché la solution politique avec l’Algérie. La raison en très simple. Il dispose de trois atouts sur quatre, à savoir :
1/ la maitrise du terrain par les Forces Armées Royales,
2/ l’adhésion incontestable de la grande majorité de la population sahraouie à la citoyenneté marocaine et à l’œuvre de développement infrastructurel des provinces sahariennes,
3/ la persistance d’une unanimité nationale, politique et populaire qui ne s’est jamais démentie.
Toutefois, l’atout qui lui manque, c’est la capacité d’agir directement sur les trublions. Cet Atout là se trouve entre les mains de l’Algérie : tant qu’elle servira de sanctuaire au Polisario, elle pourra entretenir la tension sur les frontières, alimenter les campagnes de propagande et la mobilisation diplomatique, empêcher le règlement de ce faux conflit.
C’est pourquoi le Maroc offre, pour aboutir à une solution, diverses suggestions qui sont complémentaires, fait confiance à l’ONU et accepte un référendum sur une large autonomie de la population sahraouie dans le cadre de la régionalisation.
Ces offres ne sont pas minces. Elles existent à un moment où le Maroc n’est ni militairement, ni politiquement, ni diplomatiquement en position d’infériorité.
Le référendum sur une large autonomie, dans le cadre de la régionalisation, constitue la seule et unique trame d’une solution durable et valable, à condition que l’Algérie abandonne ses visées hégémonistes et sa tentation d’affaiblir le Maroc. Une solution, si elle se réalise, serait de nature à poser les jalons du Grand Maghreb Economique.
Cette analyse est partagée par Ileana Ros-Lehtinen dans une lettre adressée, le 21 courant, à la Secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton, dans laquelle elle affirme qu’une majorité des membres de la Chambres des représentants et du Sénat américains soutiennent la proposition marocaine d’autonomie en vue du règlement de la question du Sahara.
La Chef de la diplomatie américaine a, pour sa part, confirmé, le 23 mars 2011, le soutien américain au plan d’autonomie des provinces sahariennes sous souveraineté marocaine et arguant que celui-ci est sérieux, réaliste et crédible.

Farid Mnebhi.

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