L’Egypte décrète l’état d’urgence sur une partie du nord du Sinaï (présidence)

L’Egypte a décrété vendredi l’Etat d’urgence de trois mois sur une partie du nord et du centre de la péninsule du Sinaï, bastion des jihadistes, a annoncé la présidence dans un communiqué après la mort de 30 soldats dans un attentat suicide.

Cet état d’urgence, promulgué par un décret du président Abdel Fattah al-Sissi, débutera samedi matin à 03H00 GMT, "pour une durée de trois mois" et s’accompagne d’un couvre-feu allant de 15H00 GMT à 05h00 GMT, selon le communiqué de la présidence.

L’Etat d’urgence est décrété sur un périmètre allant de la ville de Rafah, située sur la frontière avec la bande de Gaza palestinienne, jusqu’à l’ouest de la ville d’al-Arich, le chef-lieu de la province du nord-Sinaï et comprend également des régions du centre du Sinaï.

"L’armée et la police prendront toutes les mesures nécessaires pour faire face aux dangers du terrorisme et à son financement, préserver la sécurité dans la région (…) et protéger les vies des citoyens", selon le décret présidentiel.

La décision des autorités égyptiennes intervient après qu’un kamikaze a tué 30 soldats plus tôt vendredi en précipitant sa voiture bourrée d’explosifs contre un barrage de l’armée. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre les forces de l’ordre depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.

Depuis la destitution de M. Morsi, l’Egypte est le théâtre d’une vague d’attentats visant les forces de sécurité. L’armée à lancé une vaste offensive dans le nord du Sinaï pour tenter d’endiguer une insurrection jihadiste sans pour autant faire cesser les attaques meurtrières.

Ces attentats sont revendiqués principalement par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la sanglante répression que le nouveau pouvoir mène contre les partisans de M. Morsi depuis sa destitution: plus de 1.400 de ses partisans ont ainsi été tués, notamment lors de la répression de manifestations. Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines dans des procès de masse expédiés en quelques minutes –qualifiés par l’ONU de "sans précédent dans l’histoire récente" du monde–, tandis que 15.000 autres ont été emprisonnés.

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