Portrait à charge : "Méfions-nous de ce genre de furieux" (pilgrim)
"Nous sommes en conflit, donc nous existons, voilà le nouveau credo" (Blaise Pascal)
"Ce petit tribun s’offusque, clame, déclame, invective, vilipende et finalement… s’essouffle" (katsepy). L’homme politique apparaît "exécrable, sectaire et grossier, autoritaire et péremptoire" (caudron75). Quand on le dit populiste, c’est en associant au terme les mots "agité et grossier" (yann), "violent" (DrPal), "démago" (clain). Bref, "grande gueule, et populisme bien gras" (legrand), il semble emporté dans une dérive vulgaire, "la démagogie popularde" (Augusto). C’est que le registre de vocabulaire dans lequel le sénateur puise heurte : il ne "maîtrise pas le verbe" (charlot81), se "salit" lui-même (M.), se "déshonore" (aldum01, camgus) en proférant des "insultes".
"Un fonds de commerce de provoc gratuite" (Beaumarchais)
"L’insulteur fait de la provoc pour faire parler de lui" (marydomi), "sinon, il meurt" (Viking68). On le présente en personnage courant la presse comme un produit : "Parle de moi en bien, parle de moi en mal, mais parle de moi !" (Viking68). "Il enrage qu’on ne lui donne pas plus souvent le micro" (Enak). "Son gros problème, qui le dessert et le décrédibilise, c’est son ego surdimensionné qui ne trouve pas chaussure à son pied dans le paysage politique" (grelor). "Grand dépité de la non-reconnaissance socialiste"(Enak), il active le "brouhaha médiatique plus qu’il ne fait de la politique" (staxx).
"L’ironie, l’amalgame et l’insulte, l’arme des collectivistes" (Red Cloud, citant François Furet, Le passé d’une illusion)
D’ailleurs, en politique, il est un avatar de figures du passé : "Mélenchon et Castro, même cerveau, même combat, cerveau et idéologie du XIXe ou du XXe siècle égarés au XXIe" (francis). "Castro, Chavez, Kim Jong-il" (javatel), ou "du Marchais revival" (vertdo), ou "Benito Mussolini" (benard), "Robespierre" (grelor), "Saint-Just" (Phankhaga). La clé de ces comparaisons ? "Nourri au biberon trotskiste" (gastounet), "aux ferments trotskistes totalitaires" (peurdegauche), il incarne "la pensée bornée, unique, totalitaire de Lénine, de Mao et de Staline", "nous voilà revenus au jour de gloire du Komintern" (frankiz). "La démocratie pour monsieur Mélenchon, c’est : tout le monde doit penser comme moi" (Pierre). L’utopie communiste, "cela ne marche plus" (alf007). "Cette hargne qu’il veut présenter comme charitable remplit des pages d’éphémères rêveries utopiques, mais pas les assiettes ni les rêves" (marc 17).
"On est dans la caricature d’une caricature d’homme politique" (rygar). Alors les claviers caricaturent aussi : "Ne regardez pas le sourire, regardez les dents" (baltazaroued), "ça fait froid dans le dos" (Goulag et cie, Paul Emiste).
Mais au même moment, d’autres ont chaud au coeur. "J’aime Mélenchon !" (milliemillie). "Et là j’ai aimé Mélenchon" (Manu), un homme attachant qui sait se faire aimer" (le petit poucet).
Portrait entre éloge et dithyrambe : "On vous aime bien M. Mélenchon, vous et vos coups de gueule salutaires" (Grand parent)
"Une formidable vue de la nation et de la justice sociale" (Soyons fou)
"Il a l’honnêteté, voire le culot, de dénoncer des réalités qu’il n’est pas politiquement correct de dire… Il fallait que quelqu’un le clame, Mélenchon l’a fait, qu’il en soit félicité" (Scapin). Quelles réalités ? Celles de "millions d’hommes et de femmes de plus en plus exaspérés, de plus en plus enragés". "J.-L. Mélenchon exprime la violence de leurs désespérances et de leurs dégoûts et leur exaspération envers ce microcosme politico-médiatico-financier qui les méprise" (mikedand). "Tenez bon, monsieur Mélenchon, les Français ont besoin d’hommes comme vous qui défendent les symboles de la République : liberté, égalité, fraternité" (AnnickdePicardie). "Vous êtes l’honneur de ce peuple de France" (conscient). "Cela remonte le moral. Bravo, M. Mélenchon, notre France n’est pas fichue !" (Pat the french).
"Je suis content qu’un homme politique m’interprète aussi bien" (parmenide)
"Ha ! Oui ! Voilà que je l’aime cet homme. Il y a des lustres que je dis ce qu’il écrit" (L.G.). Quand un orateur trouve les mots dans lesquels ses auditeurs se reconnaissent, il procure un plaisir revivifiant : "J’ai lu d’une traite, en apnée, les courts extraits de la prose de monsieur Mélenchon, ça m’a fait vraiment beaucoup de bien. Il est grand temps que l’on se mette tous en colère" (jplax). "J’adore les discours de Mélenchon, ils me redonnent espoir dans les politiques" (jba). La fonction de porte-parole des électeurs est pleinement remplie, l’homme politique "tient son rôle de représentant du Tiers état" (nic 1948), entretient "les espoirs d’un grand nombre de salariés" (franck). Alors fuse la métaphore doublement glorifiante : "Camarade Mélenchon, tu es le Che Guevara de la France révolutionnaire" (K2RV). Les images de 1789 et de Che Guevara ne repoussent pas forcément les citoyens de droite : "M. Mélenchon est un monsieur bien, il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, même à droite" (dendir), par exemple tovaritch : "J’ai lu ces extraits, eh bien, je n’ai rien à redire, 100 % d’accord ! et pourtant politiquement, je suis du bord opposé (conservateur libéral)".
"Ras le bol du toujours bien poli et gentil garçon" (Alin)
"Vas-y, Jean-Luc, tape fort ! Et ouvre encore ton grand coeur pour ratisser plus large" (Dangessin). Oui, il semble bon de "mettre les pieds dans le plat" (bernard), parce qu’on "gagne en clarté" (popudéma, je n’ai pas de pseudo), parce qu’on se fait bien entendre quand on "balance des vérités" (Brooklyn). On se fait bien comprendre quand le discours est "débarrassé des phraséologies désuètes", à la manière de Jaurès (eau sauvage). Et puis quand les termes sont "justes", "ce n’est pas de l’insulte" (Mélenchophile), et il ne faut pas toujours fuir l’insulte, qui est, "au fond, une transgression des valeurs" (V), passage obligé quand on veut lutter. Le dos tourné à "la résignation, la plaie du monde, son agonie" (cat76 citant Frédéric Dard), "quelqu’un parle comme le peuple le comprend, ma foi… y’a pas de mal à se faire du bien" (milliemillie). La force de persuasion se nourrit d’émotions : dans les discours, on entend "un cri de désespoir, un sursaut rageur" de l’orateur (xav), "on le sent touché au plus profond" (catastrophy), "il souffrait réellement, c’était frappant de vérité". Ce qui importe, c’est le sentiment du "parler vrai", ce parler "que chacun qui travaille comprend" (max) et qui est "rarissime" (Phil).
"On a plaisir à entendre cet utopiste guerrier canarder les places fortes du capitalisme hypocrite ambiant" (Grand parent).
Ainsi deux images s’affrontent, celle d’un militant extrémiste, le couteau entre les dents, qui parle fort mais vainement, dos à l’avenir ; celle d’un tribun flamboyant qui ouvre à la serpe, dans la jungle des renoncements à tout progrès social, un passage pour l’espoir.