« La décision du Conseil constitutionnel montre qu’il est plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu’à ceux du peuple souverain. La lutte continue et doit rassembler ses forces », a écrit, sur twitter, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon.
Pour sa part, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a assuré, dans un tweet, que « si la décision du Conseil constitutionnel clôt la séquence institutionnelle, le sort politique de la réforme des retraites n’est pas scellé ».
« Le peuple ayant toujours le dernier mot, il lui appartiendra de préparer l’alternance qui reviendra sur cette réforme inutile et injuste », a-t-elle ajouté en réaction à l’avis des « Sages ».
Le président du RN, Jordan Bardella, a, pour sa part, estimé qu' »Emmanuel Macron ne pourra pas se cacher derrière la décision du Conseil constitutionnel, qui ne referme en rien le débat sur la réforme des retraites », soulignant que « la fracture entre le président et le peuple est aujourd’hui béante ».
Le Conseil constitutionnel a validé, vendredi, l’essentiel de la très controversée réforme des retraites, dont l’article 7 qui recule l’âge de départ à la retraite à 64 ans, contre lequel syndicats, oppositions et manifestants se mobilisent depuis des mois.
Les membres du Conseil ont toutefois censuré six dispositions de cette réforme. Parmi elles, l’index senior, qui aurait dû être mis en place dans les entreprises, visait à favoriser l’emploi des travailleurs les plus âgés et le contrat de travail senior.
Dans une autre décision, ils ont bloqué un projet de référendum d’initiative partagée (RIP) demandé par l’opposition de gauche, qui espérait un feu vert pour débuter la collecte de 4,8 millions de signatures en vue d’une consultation des Français destinée à contrecarrer le projet de l’Exécutif.
Suite à la décision du Conseil, la réforme va être promulguée par Emmanuel Macron d’ici la fin du weekend, selon la presse locale.
Avant le verdict des constitutionnalistes, le président de la République avait invité les syndicats à le rencontrer mardi, dans l’optique de restaurer le dialogue.
Les syndicats, fortement opposés à ce projet, mesure phare du programme électoral d’Emmanuel Macron, ont organisé 12 journées nationales de grèves et de mobilisations depuis le 19 janvier, dans le but de faire pression sur le gouvernement et le contraindre à retirer sa réforme.
Des manifestations massives, dont certaines ont été émaillées de violences, ont eu lieu dans tout le pays sur plusieurs semaines après le feu vert de l’Assemblée nationale. Des perturbations et blocages dans plusieurs secteurs clés (transports, énergie, éducation…) ont également asphyxié l’Hexagone.