France: le débat sur le cannabis reprend après la mort d’un bébé dans un accident

Le décès samedi soir d’un bébé de sept mois percuté dans une voiture par un chauffard contrô lé positif au cannabis repose la question de la dépénalisation du cannabis, estime Philippe Poinsot, le président de l’association MARILOU de lutte contre la délinquance routière victimes et de soutien aux victimes.

"Ce genre d’accident ne nous étonne pas, c’est un grand classique," a-t-il réagi lundi sur RTL estimant que la dépénalisation va "entraîner une augmentation de la consommation".

Le drame a eu lieu samedi en début de soirée à Pérols dans la banlieue de Montpellier. Un couple qui circulait avec son bébé placé à l’arrière du véhicule a été violemment percuté, à hauteur d’un rond-point, par une autre voiture qui suivait. Interpellé, le jeune homme originaire d’Aigues-Mortes a été placé en garde à vue au commissariat de Montpellier. Si la mesure de son taux d’alcoolémie n’a rien révélé, il a été en revanche contrô lé positif au cannabis.

Philippe Poinsot, un père de famille, qui a perdu il y a 10 ans sa fille dans un accident similaire explique: "sous emprise de stupéfiants, le cerveau fonctionne par séquences", le chauffard "peut très bien avoir les yeux ouverts, arriver derrière une voiture à l’arrêt et la percuter".

Si depuis le 23 janvier 2003, une loi sanctionne la conduite sous l’emprise de stupéfiants, comme l’alcool, pour Philippe Poinsot, "les moyens techniques sont encore assez lourds à mettre en oeuvre".

Pourtant "les stupéfiants au volant c’est quelque chose d’extrêmement fréquent", assure-t-il. Si "officiellement la principale cause de mortalité c’est l’alcool", "on pense que pour les moins de 27 ans dans plus de la moitié des accidents mortels, il y a du cannabis", affirme-t-il. "Ce n’est pas un chiffre officiel mais de réalité de terrain".

Philippe Poinsot préconise un meilleur suivi des conducteurs qui se sont fait retirer leur permis suite à une prise de cannabis. "Avant de récupérer leur permis, qu’ils aient une analyse d’un cheveu. Avec un cheveu on peut déterminer la consommation de stupéfiant, la fréquence de consommation et la dose de consommation", assure-t-il. "On redonne le permis à ce moment là au conducteur uniquement si on peut savoir que depuis qu’il s’est fait arrêter, il a arrêté de consommer régulièrement", recommande-t-il, ajoutant qu’il faudrait donner "plus de moyens aux gendarmes".

Enfin, Philippe Poinsot s’oppose radicalement au port du bracelet électronique préconisé par la garde des Sceaux, Christiane Taubira, lui préférant l’emprisonnement. Pour un chauffard, lance-t-il, "un bracelet électronique à la cheville (…) c’est absolument insupportable (…). Imaginez que vous perdiez un enfant sur la route, que le délinquant routier s’en tire bien, qu’il continue à vivre sa vie. C’est inadmissible, ce n’est pas logique, ce n’est pas de la justice ça".

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