Forum « Les Panafricaines »: la question migratoire requiert une approche plus humaine (Panel)

Le traitement de la question migratoire requiert une approche plus humaine tranchant avec celle sécuritaire qui sous-tend les politiques des États dans ce domaine, ont considéré des participants à un panel du 2ème Forum « Les Panafricaines », vendredi à Casablanca.

Le traitement instantané et factuel de cette problématique, que ce soit de la part des gouvernements, des organisations internationales ou des médias, ne favorise pas l’émergence d’une conception globale de la problématique et donne une image tronquée des conditions réelles des migrants, en particulier des Africains qui ne représentent que 14% du total des migrants de par le monde, ont insisté les orateurs en ouverture des débats de la grand-messe des journalistes femmes du continent.

La correction de ce cette vision incombe, en premier lieu, aux médias africains pour enclencher une prise de conscience renouvelée des questions de la migration et des droits des personnes dans cette situation, a-t-on encore souligné.

L’accent a été mis sur la nécessité de mobiliser l’ensemble des parties impliquées pour rétablir l’image du continent africain perçu, à tort, comme le principal pourvoyeur des migrants dans le monde, mais aussi pour présenter la migration comme une source d’enrichissement civilisationnel et culturel.

La chef de la mission des Nations Unies pour les migrations au Maroc, Ana Fonseca, a indiqué qu’il est temps de passer des paroles aux actes en adoptant une attitude regardant vers le migrant comme un être humain de pleins droits et ayant besoin d’une protection spéciale, qu’il soit dans une situation légale ou autre.

Un changement d’optique de la question migratoire en Afrique est devenu un impératif car, selon elle, il n’est plus acceptable de traiter tous les migrants de la même manière, mais cela doit se faire au cas par cas, puisque chacun d’entre eux emporte avec lui une histoire propre et une trajectoire particulière, depuis son pays d’origine jusqu’au pays d’accueil.

Le Pacte mondial des migrations, qui sera adopté en décembre prochain à Marrakech, est à même de fournir une plate-forme adéquate pour l’organisation des flux migratoires et la protection des personnes concernées, a-t-elle estimé.

Pour sa part, le président du Conseil national des droits humains, Driss El Yazami, a noté que certains pays européens ont mis au point des codes déontologiques pour le traitement de ce phénomène dans les médias et chez les syndicats, invitant les pays africains à s’en inspirer pour développer le discours relatif à cette question.

Au-delà des approches guidées par des considérations politiques ou institutionnelles, il convient de construire une vision puisée dans le registre des droits de l’Homme inscrits dans les conventions internationales y afférents, a-t-il fait remarquer, assurant que les Etats ne doivent pas se comporter de manière sélective concernant ces droits ou de les soumettre à des considérations purement catégorielles.

La deuxième édition du Forum "Les Panafricaines" réunit quelque 200 journalistes femmes de plus de 50 pays du continent autour du thème "Migrations africaines : une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias", à l’initiative de Radio 2M, avec le soutien du "Comité Parité et Diversité" du groupe éponyme.

Le Forum fait aussi intervenir des représentants d’organisations internationales influentes sur la question de la migration, telles que l’ONU, l’UNICEF, l’OIM et l’UE, de même qu’il ambitionne de devenir une force de proposition dans le continent.

Le choix de cette thématique coïncide cette année avec l’organisation au Maroc, en décembre prochain, de la Conférence Internationale sur la Migration (CIM 2018), qui verra l’adoption du "Pacte Mondial pour des Migrations Sûres, Ordonnées et Régulières".

Selon l’ONU, le monde compte plus de 258 millions de personnes résidant en dehors de leur pays natal, ce qui représente 3,4% de la population mondiale et seulement 1 sur 5 provient de l’Afrique, alors que 80% de la migration s’effectue à l’intérieur de l’Afrique.

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