Foot business : l’OL devance Bordeaux
Budgets, salaires, partenariats : le modèle économique de l’OL est plus avancé que celui des Girondins, pourtant en fort développement. Mais les deux équipes qui s’affrontent ce soir en quart de finale aller de la Champions League sont toujours distancées par les grands d’Europe. Revue de détail.
C’est Lyon qui fait la course en tête avec un budget de 192 millions d’euros (exercice 2008-2009), dont 68 millions générés par les droits TV et 22,4 millions par la billeterie. Le club rhône-alpin est avec l’OM le seul club français présent dans le TOP 20 des formations les plus riches du monde, publié chaque année par le cabinet Deloitte.
Pour sa part Bordeaux et ses 100 millions d’euros de budget attendus en 2010 pourrait bientôt faire son entrée dans le Gotha du football européen, mais il sera loin derrière les géants que sont le Real Madrid, Manchester United, Barcelone ou encore Chelsea. Là encore ce sont les droits TV qui constituent l’essentiel des revenus du club (60 % environ). Quant aux recettes de billeterie, elles sont directement impactées par la taille du stade Chaban-Delmas et ne dépassent pas les 11 millions d’euros.
Partenariats
C’est le 1er juillet prochain qu’entre en vigueur le nouveau contrat de sponsoring conclu entre le club de Jean-Michel Aulas et l’équipementier Adidas. Conclu pour 5 ans il tournerait autour de 80 à 100 millions d’euros sur la période et devrait permettre à l’équipe de passer à la vitesse supérieure sur le plan du merchandising: Jean-Michel Aulas table sur un rythme annuel de 500.000 maillots vendus (il ferait alors jeu égal avec l’OM, également sous contrat avec Adidas, et ses 450.000 maillots vendus, mais distancerait un peu plus Bordeaux et ses 100.000 tuniques fournies par Puma).
Alors que les partenariats ont représenté en 2008-2009 quelque 21 millions d’euros et les produits dérivés près de 28 millions d’euros, le club lyonnais a annoncé la signature prochaine de trois gros sponsors, dont le site de paris en ligne Betclic qui ne peut s’afficher à l’OL compte tenu de la législation française sur les jeux en ligne – et un institutionnel français qui ferait ainsi son entrée dans le football. Du côté de Bordeaux, le club vit sa onzième année dans le giron de «la petite chaîne qui monte», M6, laquelle assure depuis 1999 stabilité managériale et bonne gestion financière.
Salaires
Malgré leurs bons résultats à l’échelle continentale, ni Lyon ni Bordeaux ne disposent des moyens pour recruter des éléments de tout premier plan, ceux dont les salaires annuels dépassent les 10 millions d’euros. A titre indicatif, le joueur le mieux payé de Ligue 1, le lyonnais Lisandro Lopez, perçoit près de 425.000 euros par mois. Avant lui, c’est un autre lyonnais, Karim Benzema, parti l’été dernier au Real Madrid, qui menait la danse avec 400.000 euros. Cette saison, Lisandro est suivi par un Bordelais, Yoan Gourcuff, qui dépasse les 300 000 euros. Lisandro et Gourcuff, ces deux joueurs représentent également des records en matière de transfert pour leur club respectif : 24 millions d’euros pour le premier, 13,5 millions pour le second. Côté entraîneur, avantage à Lyon et à Claude Puel qui émarge à 230 000 euros environ.
Stades
C’est le grand projet de Jean-Michel Aulas pour les années à venir: doter son club d’une enceinte majeure, pour succéder au vénérable stade de Gerland. Ce nouveau stade, d’une capacité de 62 000 places environ (contre 40 000 actuellement), est annoncé depuis longtemps, mais tous les obstacles administratifs ne sont pas encore levés. Dans le meilleur des cas, il ouvrirait ses portes en 2013. Sur le plan économique, avec plus de 6 000 places offertes au VIP contre moins de 2.000 aujourd’hui -, le gain est considérable. Sans compter que cette arène est prévue pour être l’épicentre d’un vaste complexe dédiée aux affaires et aux loisirs. A Bordeaux, le conseil municipal a adopté au début de l’année le principe de la construction d’un nouveau stade, dont le budget oscillerait entre 160 et 200 millions d’euros, avec plus de 40.000 places à la clé. Une échéance a été fixée : le championnat d’Europe des nations en 2016, que la France souhaiterait accueillir.
Le Figaro.fr