Festival des musiques sacrées de Fès: Simon Elbaz et son concert Matrouz, quand les langues et les musiques s’entrecroisent
C’est dans l’enceinte de Dar Adiyel, bâtisse du XVIIIe siècle transformée dans un premier temps en musée d’artisanat marocain avant d’abriter le Conservatoire de la musique classique andalouse, que nombreux mélomanes se sont donnés rendez-vous pour savourer ces chants originaux dans le cadre du "Concert Matrouz, de la tradition judéo-marocaine à la création" produit par cet artiste créateur.
Le répertoire de ce concert est constitué de chants originaux Matrouz se rattachant au creuset culturel hébraïque, musulman et chrétien de l’Andalousie pluriculturelle ainsi que de chants issus de différentes traditions, notamment judéo-marocaine.
Les compositions et les arrangements sont basés sur l’entrecroisement de langues: l’hébreu et l’arabe notamment, avec le français, le judéo-espagnol, le berbère, le latin, et de musiques: judéo-arabe, orientale, maghrébo-andalouse, médiévale, judéo-espagnole.
A cappella ou accompagnés d’instruments, les chants sont introduits en français par de courtes séquences poétiques ou ponctués d’improvisations vocales et instrumentales, donnant à percevoir divers aspects de la culture judéo-arabe dans sa singularité.
Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, autour de la thématique ‘’savoirs ancestraux et renouveau de la médina de Fès’’, le 24-è festival de Fès des musiques sacrées du monde propose une programmation musicale rassemblant plus d’une vingtaine de pays. De la solidarité mondiale avec Goran Bregovic et ses lettres à Sarajevo, aux tissages musicaux orchestrés par le maître Jordi Savall avec son spectacle ‘’Ibn Battuta, Voyageur de l’Islam’’, au Gospel de Soweto d’Afrique du Sud, ‘’Au cœur de l’Afrique Soufie’’ avec l’ensemble Mtendeni Maulid de Zanzibar, de l’ensemble de la Haute Egypte et le chant des khadres soufis du Sénégal, le programme musical de la diaspora séfarade à la synagogue Slat Al Fassyine.
Cette édition a l’ambition de perpétuer l’âme de la ville et ce grâce aux ramifications entretenues entre les différentes traditions culturelles creuset de l’Histoire du Maroc mais également artisanales, à l’origine du tissu social qui la compose.