Covid-19: flambée de cas et inquiétudes pour une ville du sud tunisien

L’inquiétude grandit autour de la situation sanitaire à El Hamma, ville du sud-est de la Tunisie confrontée à une flambée de cas de nouveau coronavirus, et dont le maire a lancé jeudi un « cri de détresse » face à la désorganisation des services de santé.

El Hamma, environ 40.000 habitants, a enregistré selon les autorités 391 cas de Covid-19, dont 51 rien que mercredi. Elle concentre ainsi à elle seule plus de 15% des 2.427 cas identifiés dans tout le pays depuis le début de l’épidémie en mars.

Deux octogénaires de cette localité sont morts cette semaine après avoir contracté le virus, d’après les autorités, portant à 60 le nombre de décès dus à la maladie en Tunisie.

« Notre problème est l’hôpital local: j’ai lancé un cri de détresse car nos malades ne sont pas admis faute de service administratif », déserté après une vague de contaminations, a réagi jeudi le maire d’El Hamma Nacef Ennajeh, interrogé par la radio privée Mosaïque FM.

Alors que l’hôpital de la ville est actuellement dépourvu de directeur, un hôpital de campagne a été mis en place par l’armée en fin de semaine dernière, a indiqué à l’AFP Dr Habib Khedir, membre de la commission scientifique de suivi de la maladie.

Il comprend notamment un laboratoire et quatre lits de réanimation, qui ne sont pas tous occupés, a-t-il précisé. Et trois quarts des cas identifiés sont asymptomatiques, selon lui.

Les cas les plus graves sont en grande partie transportés vers l’hôpital régional de Gabès. Mais cet établissement ne compte qu’un seul médecin réanimateur et deux respirateurs, ainsi que huit lits hors réanimation destinés à accueillir des malades du Covid-19 –cinq sont déjà occupés–, a souligné le Dr Hamida Kwas, pneumologue au sein de cet hôpital.

« Il y a une désorganisation, il manque une unité Covid opérationnelle à El Hamma, et on a besoin de renforts humains et d’équipements pour éviter de se retrouver avec plus de malades que nous ne pouvons soigner », a encore déclaré à l’AFP ce spécialiste.

En réaction, la prière du vendredi, les mariages et autres festivités sont interdits dans la région depuis mi-août. Les cafés et restaurants ne peuvent faire que de la vente à emporter pour limiter les rassemblements.

Face à la multiplication des cas depuis l’ouverture des frontières le 27 juin, les autorités tunisiennes ont en outre annoncé mercredi que tous les voyageurs devraient désormais présenter un test PCR négatif pour entrer dans le pays.

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