Dans un rapport très récent rendu public à la veille de la COP28 prévue à Dubaï, l’ONU alerte que malgré les efforts déployés, les Plans d’action nationaux sur le climat restent insuffisants pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degré Celsius et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
« Nous sommes très loin du compte », déplore le Secrétaire exécutif de l’ONU pour le changement climatique, Simon Stiell.
Au Maroc, des actions significatives ont été entreprises à travers la Contribution déterminée au niveau national (CDN) pour répondre aux défis urgents du changement climatique.
“Ces efforts positionnent le Royaume en tant que leader régional dans la transition énergétique”, se félicite l’expert international en questions environnementales, El Khalil Cherif, notant que la diversification des sources d’énergie est un pilier central de cette contribution, avec des objectifs ambitieux visant à atteindre 52 % de la puissance électrique installée à partir de sources renouvelables d’ici 2030.
Dans une déclaration à la MAP, le spécialiste en environnement, télédétection et système d’information géographique, a indiqué que la CDN-Maroc ne se limite pas à l’électricité, soulignant que le secteur industriel, en particulier les phosphates, joue un rôle central, représentant 27,5 % des objectifs nationaux d’atténuation d’ici 2030.
Il a également évoqué les efforts déployés dans le domaine de l’agriculture, des transports, de la gestion des déchets et dans le domaine maritime côtier.
“Le Maroc progresse activement vers un avenir plus durable, mais une vigilance continue et une adaptation agile aux nouveaux défis seront essentielles pour assurer le succès à long terme de sa lutte contre le changement climatique”, a conclu le chercheur à l’Institut des systèmes et de la robotique (ISR) au sein de l’Institut supérieur-tecnico de Lisbonne, relevant cependant que des défis subsistent.
Pour le Secrétaire exécutif d’ONU-Climat, cela signifie que la COP28 doit être un tournant décisif. « C’est le moment où les nations peuvent reprendre l’élan pour intensifier leurs efforts dans tous les domaines et se mettre sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris », a-t-il insisté.
A cet effet, le rapport « Global Stocktake » publié cette année par les Nations-Unies sur le changement climatique montre clairement les domaines où les progrès sont trop lents.
Selon les dernières données scientifiques du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations-Unies, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 43 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2019.
Cela s’avère essentiel pour limiter la hausse des températures à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle et éviter les pires conséquences du changement climatique, notamment des sécheresses, des vagues de chaleur et des précipitations plus fréquentes et plus graves.
D’ici à 2030, les émissions devraient être inférieures de 2 % par rapport aux niveaux de 2019, ce qui montre que le pic des émissions mondiales sera atteint au cours de cette décennie, relève le rapport.
Cela dépend principalement de l’accès à des ressources financières accrues, qui sont le principal moteur de l’action climatique, a déclaré M. Stiell, notant que la COP28 “doit être un tournant historique dans cette décennie critique pour que les Parties saisissent l’occasion du Bilan Mondial pour s’engager à rehausser leur ambition et à s’unir, agir et obtenir des résultats qui maintiennent 1,5°C à portée de main.