Il s’agit d’un important geste de réconciliation à l’échelle nationale, les relations entre les autochtones et l’Eglise catholique étant toujours alourdies par le souvenir des écoles résidentielles où les enfants amérindiens, enlevés à leurs parents, étaient placés pour être "civilisés" de force et oublier leurs traditions et leur identité d’origine.
Ces foyers, où de nombreux enfants autochtones ont subi des abus de toutes sortes, étaient gérés pour le compte de l’Etat par l’Eglise catholique ou d’autres confessions chrétiennes. Ils ont disparu progressivement à partir des années 1970.
Mgr Weisgerber avait noué de bonnes relations avec les Amérindiens en 2009, quand il a organisé pour plusieurs chefs une audience chez le pape Benoît XVI, à qui ils ont pu exposer leurs doléances.
Ayant participé à une danse traditionnelle avec les chefs autochtones, l’archevêque, qui aura 74 ans le 1er mai, a dit avoir découvert que "devenir frère (des Amérindiens) était très agréable. Je n’ai jamais eu de frère", a-t-il ajouté.
Il a fallu attendre 2008 pour que le Premier ministre canadien Stephen Harper présente les excuses officielles de l’Etat pour ce sombre chapitre des relations avec les Amérindiens.
"Les excuses du gouvernement sont une chose", a dit en marge de la cérémonie de samedi Tobasonakwut Peter Kinew, un leader respecté des tribus parlant des langues algonquines. "Mais je crois qu’il faut faire d’autres pas et c’est ce que nous faisons" aujourd’hui, a-t-il ajouté.
Mgr Weisgerber est du même avis. "Je crois que nous avons un très long chemin à faire. Mais c’est un voyage qui en vaut la peine", a-t-il dit.
Un ancien chef national des autochtones, Phil Fontaine, a vu dans l’événement de samedi "une occasion réelle de rapprocher les deux communautés".