« Nous demandons tout l’accord, rien que l’accord, et tant qu’il ne sera pas mis en place (…), nous prendrons des mesures de rétorsion dans d’autres secteurs si c’est nécessaire », a indiqué le Secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune dans des déclarations relayées par les médias du pays.
« Le Royaume-Uni attend de notre part un certain nombre d’autorisations sur les services financiers. Nous n’en donnerons aucune tant que nous n’aurons pas les garanties que sur la pêche et d’autres sujets, le Royaume-Uni respecte ses engagements », a ajouté le responsable gouvernemental français.
« C’est donnant-donnant. Il faut que chacun respecte ses engagements sinon nous serons aussi brutaux et difficiles que nécessaire comme partenaires », a-t-il dit.
La France dénonce les importants retards pris dans la mise en place de l’accord de pêche post-Brexit conclu avec le Royaume-Uni, particulièrement concernant l’attribution des licences d’accès à la zone des 6-12 milles marins au large des côtes britanniques, où les pêcheurs européens se rendent traditionnellement.
Paris, qui plaide pour une action ferme de la Commission européenne afin d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de pêche post-Brexit, a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 100 millions d’euros dans le cadre d’un plan d’accompagnement de la filière pêche post-Brexit, qui vient d’être validé par Bruxelles.
Vendredi, la Commission européenne a autorisé, en vertu des règles de l’UE en matière d’aides d’État, trois régimes français d’un montant total de 100 millions d’euros qui visent à soutenir le secteur de la pêche touché par le retrait du Royaume-Uni de l’UE et les réductions consécutives de parts de quotas prévues dans les dispositions de l’accord post-Brexit.
Selon l’exécutif européen, ces mesures de soutien sont les premières à être autorisées dans le contexte des discussions interinstitutionnelles portant sur la réserve d’ajustement au Brexit proposée par la Commission pour apporter un soutien aux États membres, aux régions et aux secteurs, en particulier ceux qui sont les plus touchés par les conséquences négatives du Brexit.
Dans le cadre de ces mesures d’aide françaises, le premier régime, doté d’un budget total de 80 millions d’euros, vise à compenser partiellement les coûts fixes des navires contraints de rester à quai en raison des réductions de quotas prévues dans l’ACC ou de l’impossibilité d’accéder aux eaux britanniques ou à d’autres eaux de pays tiers du fait du Brexit, ainsi que la rémunération des membres d’équipage.
Le deuxième régime, doté d’un budget total de 12 millions d’euros, vise quant à lui à compenser une partie des pertes de revenus subies par la flotte de pêche française du 1er janvier au 31 mars 2021, afin d’accroître la résilience du secteur. Ces pertes de revenus s’expliquent principalement par les réductions de quotas prévues dans l’ACC, l’impossibilité d’accéder aux eaux britanniques et aux eaux d’autres pays tiers ou les conséquences négatives sur la structure des échanges et la logistique.
Pour ce qui est du troisième régime, doté d’un budget de 8 millions d’euros, il vise à compenser une partie des pertes de revenus subies pour les mêmes raisons par les entreprises françaises de mareyage du 1er janvier au 31 mars 2021, afin d’accroître la résilience du secteur.