Berlin juge « assez extrêmes » les effets de l’antisémitisme en France

L’antisémitisme et ses effets en France sont "assez extrêmes" et plus importants qu’en Allemagne, a estimé vendredi le nouveau responsable de ce dossier au sein du gouvernement de la chancelière Angela Merkel.

"La situation est assez extrême en France, l’exode des juifs français vers Israël, +l’Aliyah+, est un signe alarmant, c’est quelque chose que nous n’avons pas encore en Allemagne", a estimé lors d’une conférence de presse Felix Klein, qui va occuper la fonction nouvellement créée de délégué gouvernemental pour la lutte contre l’antisémitisme.

"Par chance, il n’y a pas beaucoup juifs qui quittent l’Allemagne, comme c’est par exemple le cas en France", a ajouté M. Klein, qui prendra ses fonctions mercredi.

La crainte d’une résurgence de l’antisémitisme en Europe rencontre un écho particulier en France et en Allemagne. Une agression antisémite récemment commise à Berlin par un jeune Syrien a suscité une vive émotion dans un pays toujours hanté par les crimes nazis.

Suite à cette agression, des rassemblements en soutien à la communauté juive allemande ont eu lieu dans plusieurs villes du pays mercredi.

De même, l’industrie nationale du disque vient de supprimer le principal prix musical annuel, les "ECHOs", après la remise d’une récompense à deux rappeurs aux textes pourtant accusés d’antisémitisme.

En France, où vivent les plus importantes communautés juive et musulmane de l’Union européenne, la question de l’antisémitisme ressurgit régulièrement, notamment depuis les attentats djihadistes de 2015. Et la situation est encore plus tendue depuis le meurtre en mars de l’octogénaire juive Mireille Knoll, pour lequel la justice française a retenu un motif antisémite.

"Qu’une survivante de l’Holocauste soit assassinée en France simplement parce qu’elle est juive, c’est impensable", a estimé M. Klein.

Pour mieux cerner et combattre l’antisémitisme en Allemagne, il veut créer une banque de données centralisant les actes anti-juifs, afin de mettre en évidence "les cas sous la limite des poursuites pénales", comme certaines injures ou clichés.

Pour l’heure, "nous n’avons que les statistiques générales de la police", selon lesquelles "90% des délits antisémites" sont commis par l’extrême droite, a-t-il expliqué.

Or, les juifs d’Allemagne "racontent tout autre chose, ils ressentent l’antisémitisme musulman comme beaucoup plus dangereux", a poursuivi M. Klein.

"Nous sommes confrontés à de l’antisémitisme parmi les Allemands et aussi parmi les gens provenant du monde arabophone", a souligné récemment la chancelière Angela Merkel.

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