Appel à faire face aux impacts des changements climatiques sur les oasis au Maroc

Les participants à une conférence scientifique à Ouarzazate ont appelé à faire face aux impacts des changements climatiques sur les oasis au Maroc.

Lors de leurs interventions dans le cadre de l’une des séances de cette conférence, initiée par le Centre international des études et des recherches stratégiques sur la gouvernance territoriale et le développement durable dans les oasis et les zones montagneuses (20-21 janvier), sous le thème "les systèmes oasiens : les changements et les perspectives de développement", ils ont souligné la nécessité d’intensifier les efforts scientifiques pour trouver des solutions et des réponses aux interrogations suscitées par le phénomène des changements climatiques.

Ils ont affirmé que les changements climatiques ont des effets négatifs sur les systèmes oasiens, d’où l’impératif d’élaborer des programmes en vue de relever les défis qui se posent.

Dans ce sens, Abdelmalek Saloui, professeur à la faculté des Lettres et des Sciences humaines à Mohammedia, a estimé qu’il faut s’adapter aux changements climatiques, mettant en relief le rôle des chercheurs dans l’étude des phénomènes climatiques et leur contribution considérable à travers la fourniture d’avis scientifiques aux décideurs pour la prise des décisions appropriées.

Après avoir relevé que le phénomène des changements climatiques n’est pas nouveau, M. Saloui a appelé à trouver des solutions concrètes en vue de relever les défis posés par les impacts de ces dérèglements sur les oasis, où vivent des millions de personnes, tout en prenant en considération la spécificité de la région et la diversité qui la caractérise.

De son côté, Abdelaziz Bahou, professeur de géographie à l’Université Mohammed V de Rabat, a passé en revue plusieurs caractéristiques climatiques des oasis de la région Drâa-Tafilalet, dont le faible volume pluviométrique annuel, qui ne dépasse pas les 200 mm, à l’exception des versants du Haut Atlas, l’irrégularité spatio-temporelle des précipitations, leur forte évaporation, les vents rapides et poussiéreux, l’aridité du climat, outre l’écart thermique entre les températures très élevées de l’été (43°C comme moyenne) et celles très basses de l’hiver (inférieures à 0°C).

Il a indiqué que l’emplacement géographique des oasis de la région Drâa-Tafilalet en tant que trait d’union entre le système désertique aride et celui méditerranéen semi-aride a fait que son climat soit marqué par de forts changements dans l’espace et dans le temps.

M. Bahou a, en outre, noté que la région de Drâa-Tafilalet compte un grand nombre d’oasis qui couvrent 109 communes rurales, représentant ainsi 88 % de la superficie totale de la région (les 12 % restants couvrent 16 centres urbains).

Pour sa part, Rabii Bourhim, professeur à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agadir, a appelé à la mise en place d’une Charte territoriale dédiée à la question des litiges autour des terres oasiennes et ce, en concertation avec l’ensemble des parties concernées.

Ces différends, a-t-il expliqué, font l’objet de discussions en vue d’aboutir aux solutions conciliant les us et coutumes et les textes de loi, ajoutant qu’il existe certaines différences entre le droit positif et certaines coutumes en vigueur.

Organisée en partenariat avec la Fondation du Grand Ouarzazate pour le développement durable, la faculté polydisciplinaire d’Ouarzazate, le Laboratoire de recherche Dynamique, Espace, Patrimoine et Développement Durable (DEP2D) à la faculté polydisciplnaire de Taza, cette conférence vise à mettre en avant l’importance des oasis sur les plans écologique et culturel en tant que patrimoine humain précieux qui doit être sauvegardé, et à s’arrêter sur la contribution des oasis au développement durable dans les zones sahariennes.

Cette rencontre, initiée aussi en collaboration avec le conseil de la région Drâa-Tafilalet, le conseil provincial d’Ouarzazate et la Direction provinciale du ministère de la Culture et de la Communication (département de la culture), s’assigne aussi pour objectif de présenter des propositions pratiques et des mesures concrètes sur les approches susceptibles de garantir des oasis durables sur les plans écologique, culturel et socio-économique, étant donné qu’elles sont des territoires d’avenir pour investir dans les énergies renouvelables et dans les économies relevant du Plan Maroc Vert.

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