Les enfants de mères célibataires sont "mal élevés, ignorants, agressifs et illégitimes", a écrit Boris Johnson en 1995 dans le magazine de droite The Spectator, un article qui a refait surface ces derniers jours. Il y jugeait aussi "scandaleux que des couples mariés payent pour le désir de +mères célibataires+ de procréer indépendamment des femmes" et appelait à trouver un moyen de "restaurer le désir de mariage des femmes".
Dans le même article, Boris Johnson avait associé les personnes issues des classes populaires à des "alcooliques", des "criminels" et des "bons à rien".
Interrogé par une mère célibataire lors d’une émission de radio sur LBC, Boris Johnson a assuré vendredi matin qu’il ne "voulait absolument pas manquer de respect" à quiconque.
"Ce sont des citations d’il y a 25 ans tirées d’articles écrits avant, je crois, mon entrée en politique", s’est défendu le dirigeant conservateur, séparé de la mère de ses quatre enfants.
Il a assuré que les citations étaient "sorties de leur contexte" et accusé l’opposition travailliste de vouloir "détourner l’attention du fait qu’ils n’ont pas de plan pour sortir de l’Union européenne".
"Quel est le contexte qui excuse ces commentaires consternants sur les mères célibataires et leurs enfants?", a réagi le Labour sur Twitter.
Le président du Labour, Ian Lavery, a jugé "scandaleuses" les remarques passées de Boris Johnson, estimant qu’il avait "perdu le contact avec la réalité".
Le Parti conservateur est actuellement en tête des sondages d’intentions de vote, dix points devant le Parti travailliste.
Boris Johnson est aussi accusé de vouloir porter atteinte à la liberté d’expression. Son parti a porté plainte auprès du régulateur des médias britanniques après que la place laissée vacante par Boris Johnson lors d’un débat télévisé sur le climat jeudi soir sur Channel 4 eut été remplacée par un bloc de glace frappé du logo conservateur.
Une source au sein des Tories a déclaré au Daily Telegraph qu’en cas de réélection les conservateurs "réexamineraient les obligations de service public de Channel 4".
Vendredi matin, Boris Johnson a assuré être attaché à une presse "libre, juste, exubérante et débridée".