Vladimir Poutine a été servi par deux impuissances occidentales incontestables et une tenace obsession arabe. La première est celle des américains. La religion de Barack Obama en la matière, la "No boots on the Ground" ( pas de soldats sur le terrain), a largement favorisé la laisser aller sécuritaire dans le région. Le choix du bombardement exclusif aérien des bastions supposés de Daech a non seulement montré ses limites mais aussi favorisé son expansion. Les services de sécurité américains ont beau maquiller la réalité pour la faire matcher avec les choix politiques de la Maison Blanche, le cauchemar Daech est toujours là, plus vivant que jamais.
La seconde impuissance est celle des européens. Adossée aux américains, l’Europe ne sait plus s’il faut encourager la solution militaire en armant une opposition dont elle a précipitamment reconnu l’exclusive représentativité du peuple syrien. Quant à l’obsession arabe, elle se traduit par ce blocage des pays du golfe sur l’indispensable départ de Bachar al Assad, quitte à voir dans ses opposants, même les plus radicaux et les plus dangereuse, comme Daech, comme une supportable alternative.
Devant cette équation régionale, la lutte contre le terrorisme épousait les contours de ses multiples approches politiques. De toutes les voix internationales qui dénonçait le blocage de la situation au Proche-Orient , seule celle de Vladimir Poutine, sans doute pour des raisons historiques et d’allergie personnelle à l’agenda Islamiste, possède la cohérence et la détermination d’aller jusqu’au bout dans la guerre contre le terrorisme . C’est cette vision que le président russe va vouloir déployer lors de la prochaine assemblée des Nations Unies dans le but ultime de former cette grande coalition internationale indispensable à l’éradication de Daech. Il n’est pas sûr qu’il réussira dans son entreprise, mais il est certain de provoquer un grande moment de vérité et de clarification dans la trop clair obscure guerre internationale contre Daech.