Arrivé en tête avec 125 députés mais talonné par son grand rival le PAM avec 103 députés contre 46 en 2011, le parti de AbdelIlah Benkirane se trouve néanmoins dans une situation bien difficile et beaucoup moins confortable qu’il ne l’était en 2011 pour la simple raison que pour gouverner, il va lui falloir nouer des alliances. Cette fois-ci, les négociations s’avèrent plus dures et moins conciliantes.
Aujourd’hui beaucoup de questions se posent. Qui va s’allier avec les islamistes du PJD pour former un nouveau gouvernement sachant qu’il a besoin de l’alliance de quatre partis pour avoir une majorité absolue et donc former un gouvernement ? L’attitude du PAM est également à noter : Ilyas El Omari, son chef, a officiellement déclaré qu’il ne gouvernerait pas avec Benkirane. On peut donc s’interroger sur les forces politiques qui pourraient constituer la force d’appoint lui apportant la majorité nécessaire. On parle du parti de l’Istiqlal [Parti de l’indépendance] d’Abdelhamid Chabat qui pourrait rejoindre cette majorité. L’autre grand perdant de cette élection, l’USFP, se laisserait également tenter.
D’un autre côté, certains politologues marocains n’excluent pas l’hypothèse que les deux forces [le PJD et le PAM] puissent s’allier dans une sorte de gouvernement d’Union nationale sous la pression des grands enjeux qui attendent le Maroc.
C’est du «casting» de ce gouvernement que dépendra la politique qui sera menée dans le pays. Va-t-on avoir un gouvernement qui sera dominé par les conservateurs et les traditionalistes ? Ou bien un gouvernement composé de forces socio-libérales ?
En entamant une seconde mandature, le PJD, et le gouvernement qu’il formera, sera jugé sur sa capacité à apporter de vraies solutions sociales et à pratiquer une vraie politique économique. La campagne électorale étant terminée et les discours populistes avec.
Par Hasna Daoudi