Dans son livre, Pascal Boniface parle d’un regain de l’antisémitisme et de l’islamophobie et de la peur de l’autre par rapport à sa confession religieuse et à son idéologie. Il aborde aussi le rôle des médias dans la cacophonie et la dramatisation de certains événements. "Quand je parle des Pompiers Pyromanes, je parle des gens qui dénoncent le populisme, dénoncent le peuple. Ils nourrissent le populisme en donnant le sentiment de mépriser les personnes et d’être dans une bulle protégée", a souligné Pascal Boniface dans son intervention.
Il existe, selon lui, "un écart dans la démocratie entre les médias centraux qui dressent les louanges et chantent les mérites de certaines personnes et un public qui ne s’y intéresse pas. Et cela participe finalement à la désaffection du public pour la démocratie, à la désaffection des citoyens pour un débat libre et démocratique et cela nourrit un populisme que l’on dénonce par ailleurs".
Pascal Boniface qualifie les pompier pyromanes de "faussaires qui mentent un peu en permanence et qui finalement viennent gâcher le débat public". "Tous ces gens qui se sont proclamés « je suis Charlie » ont une conception très particulière du débat démocratique", a-t-il ajouté.
M. Boniface dénonce aussi la façon de construire les débats. « S’ils ne sont pas d’accord avec vous, ils ne vont pas démonter vos arguments (…) ou vous contredire, ils vont plutôt calomnier et déformer les propos. +Si vous critiquez Netanyahou, vous êtes forcément du Hamas+. +Si vous manifestez contre la guerre de Gaza, vous êtes pour l’extermination des juifs+. Cela apparaît outrancier mais il y a des gens qui l’ont écrit, dit", a-t-il relevé, indiquant qu’ "il y a des personnes qui viennent aiguiser les sentiments les plus malsains qui puissent exister dans la société française".
"Ma conviction c’est qu’on ne combattra l’antisémitisme que si on combat l’islamophobie et qu’ on combattra l’islamophobie que si on combat l’antisémitisme, qu’il ne faut pas séparer les deux combats", insiste-t-il.
"(…) Quand on agresse une femme parce qu’elle porte un voile dans la rue, c’est bien parce qu’on ne supporte pas qu’elle puisse exprimer sur la voix public une appartenance religieuse visible. La femme a perdu son bébé. Ce sont quand même des faits particulièrement graves », a-t-il ajouté.
Pour Boniface, "Le fait qu’il y ait de plus en plus d’avocats, d’ingénieurs, de médecins arabes ou musulmans montre que le système marche malgré le fait qu’il existe des discours d’exclusion".
"Il y a un combat pour l’opinion mais il ne faut pas désespérer. La situation est un peu compliquée mais en même temps il y a des facteurs d’espoir et surtout avec les réseaux sociaux, l’ouverture du public, l’élévation du niveau critique des citoyens permet de mener un débat ouvert et libre. Le pire serait de l’interdire", a-t-il dit.