"L’Etat est sur le point de voter un article de la Constitution qui limite les droits de citoyenneté de la femme sous le principe de complémentarité à l’homme et non sous le principe d’égalité", affirment les signataires d’une pétition adressée à l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Le texte, qui a recueilli plus de 8.000 signatures sur internet, souligne que la femme est "citoyenne au même titre que l’homme et ne doit pas être définie en fonction de l’homme".
Adopté le 1er août par une commission de l’Assemblée mais devant encore être approuvé lors d’une séance plénière, l’article 27 stipule que "l’Etat assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille et en tant qu’associée de l’homme dans le développement de la patrie".
"+Egalité+ devient +complémentarité+ mais en fait c’est tout le cadre juridique des relations entre les hommes et les femmes qui change", s’alarme Meherzia, une enseignante.
La Ligue des droits de l’Homme, des ONG féministes et la puissante centrale syndicale (UGTT) se sont donné rendez-vous lundi soir pour un défilé de protestation à l’occasion de l’anniversaire de la promulgation du Code de statut personnel (CSP) le 13 août 1956.
Le ministère de l’Intérieur a autorisé cette marche sur l’artère Mohamed V au centre de Tunis mais pas sur l’avenue principale Habib Bourguiba. En France, un collectif d’ONG et d’expatriés a aussi appelé à un rassemblement lundi à Paris "pour la sauvegarde" des droits des Tunisiennes.