C’est la première fois depuis 1980 que les acteurs vont entrer en grève après avoir échoué à conclure un nouvel accord de travail avec les grands studios.
Les offres des studios sont « insultantes et irrespectueuses », a souligné Fran Drescher, présidente du syndicat SAG-AFTRA, qui représente les acteurs hollywoodiens.
Le syndicat a souligné que son conseil d’administration avait approuvé la grève après que le comité de négociation l’ait unanimement recommandée jeudi matin.
Lors d’une conférence de presse au siège du syndicat à Los Angeles, Drescher a déclaré que le syndicat n’accepterait pas de modifications du contrat qui ne correspondent pas aux changements qui se produisent dans l’industrie.
« Nous n’allons pas continuer à apporter des modifications progressives à un contrat qui ne respecte plus ce qui se passe actuellement avec ce modèle commercial qui nous a été imposé », a-t-elle déclaré.
Les membres du syndicat avaient déjà voté à 98% en faveur de l’autorisation d’une grève.
L’organisme représentant les studios et les services de streaming s’est dit « profondément déçu » de la décision de faire grève, affirmant qu’il avait proposé des augmentations de salaire « historiques ».
« Le conseil national du SAG-AFTRA a voté à l’unanimité un ordre de grève contre les studios et les diffuseurs », a annoncé Duncan Crabtree-Ireland, le directeur exécutif national de ce syndicat, qui représente 160.000 acteurs et autres professionnels du petit et grand écran.
Les acteurs vont ainsi rejoindre les scénaristes, qui sont en grève depuis début mai. C’est la première fois que les deux camps observent une grève en même temps depuis 1960.
Le principal point de discorde actuel porte sur le montant que les acteurs devraient toucher lorsque leurs émissions et leurs films sont projetés par des services de streaming.
La montée en puissance de Netflix et d’autres streamers a bouleversé des pratiques commerciales de plusieurs décennies qui ont amené les travailleurs à croire que le modèle hollywoodien actuel n’est plus adapté à la nouvelle situation.
Le streaming s’est avéré beaucoup moins lucratif que prévu, ce qui incite les investisseurs à réduire leurs dépenses. Cela a mis la pression sur les travailleurs, tandis que les PDG reçoivent toujours des salaires à 10 chiffres.
De plus, la croissance rapide de l’intelligence artificielle a provoqué la panique parmi les scénaristes et les acteurs sur le fait que leur travail pourrait être remplacé ou reproduit par des machines.
SAG-AFTRA représente plus que de simples acteurs de cinéma et de télévision. Le plus grand syndicat de l’industrie comprend en effet des journalistes de télévision, des artistes de scène, des cascadeurs, des artistes, des personnalités de la radio et des mannequins.