Le déficit primaire pourrait aussi s’établir à des niveaux très élevés de l’ordre de 6.2% du PIB en 2022, contre 4,6%, une année auparavant, indique la BM dans son dernier bulletin de conjoncture dédié à la Tunisie.
Et d’expliquer que l’ »accroissement des subventions se traduirait par des pressions sur le budget dans la mesure où les autres dépenses, et particulièrement la masse salariale, sont incompressibles ».
La masse salariale augmentera de 7% en termes nominaux, pour atteindre 14,9% du PIB en 2022 contre 15,4% en 2021, précise la même source, notant que l’ajustement vers le niveau 2019 (13,7%) ne pourra pas se faire cette année. Ainsi, la BM estime que « la compression de la croissance des salaires nominaux est difficilement réalisable vu le niveau de l’inflation qui est plus important que prévu », ajoutant, toutefois, que le nombre de fonctionnaires restera plus ou moins stable.
En outre, les dépenses d’investissement public diminueront en termes nominaux et en proportion des recettes fiscales (12% en 2022), fait observer la BM, relevant que l' »usage persistant des dépenses d’investissement comme facteur d’ajustement de l’équilibre budgétaire contribue à la dégradation des services publics et pénalise l’investissement et par la même occasion la croissance ».
Et de souligner que le financement du budget reste problématique vu le déficit budgétaire dans un contexte d’endettement stable à des niveaux assez élevés.
Le niveau d’endettement se situera à 78,3% du PIB en 2022 contre 82,4 pour, sans considérer la dette des entreprises publiques, précise le bulletin, notant que l’évolution croissante du stock de la dette et l’augmentation du taux directeur détermine la croissance des intérêts sur la dette.
« La dégradation continue de la note souveraine d’une part et les avancées lentes des discussions pour un nouveau programme avec le FMI ont limité l’accès aux financements du budget principalement à l’endettement sur le marché financier local, qui est d’ailleurs assez étroit », conclut la BM.