Organisée par l’Institut Amadeus sous le thème « Polycrises, Polymonde », cette édition traite des crises et des enjeux multiples et complexes auxquels le monde est confronté, afin de dégager des pistes de réflexion à même d’apporter des réponses innovantes, multidimensionnelles et adaptées pour faire face aux problématiques de l’ère actuelle.
S’exprimant à cette occasion, le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, a indiqué que ce « Forum constitue l’occasion d’aborder des enjeux qui interrogent notre capacité collective à bâtir un monde plus résilient, plus juste, plus équitable et plus solidaire », notant que MEDays est, plus que jamais, le « Forum du Sud » et une plateforme d’échanges et de coopération, ouverte à tous les acteurs désireux de contribuer à l’édification d’un nouvel ordre mondial plus équilibré et plus inclusif.
Après avoir mis l’accent sur l’Appel de Tanger, initié lors de la précédente édition des MEDays, qui a marqué une étape importante dans la quête collective d’une Union africaine plus forte et plus unie, M. Fassi Fihri a affirmé que cet Appel à l’expulsion de la pseudo « rasd », entité non étatique, des rangs de l’Union africaine s’insère dans une dynamique continentale et internationale favorable, où le réalisme et le pragmatisme prévalent, soulignant qu’il représente un prérequis indispensable au retour de l’impartialité et de la crédibilité de l’Organisation panafricaine sur la question du Sahara marocain.
Il a noté à cet égard que l’engagement croissant en Afrique en faveur de cette question, à travers notamment la multiplication des consulats de pays frères à Dakhla et Laâyoune, témoigne de la vitalité du dialogue panafricain et de la volonté commune de surmonter les divisions, héritées d’une époque révolue, pour bâtir un avenir prospère sur le continent africain.
Évoquant la situation à Gaza, M. Fassi Fihri a réitéré l’engagement du Forum MEDays à soutenir une solution juste, équilibrée et mutuellement agréée pour deux États, un Etat palestinien et un Etat israélien, vivant côte à côte dans les frontières de 1967, avec Al Qods-Est comme capitale de la Palestine, relevant que SM le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, œuvre sans relâche pour la paix et la justice dans la région et pour la dignité du peuple palestinien frère, qui a le droit à une terre libre, indépendante et souveraine.
Par ailleurs, M. Fassi Fihri a fait savoir que le programme de cette édition est riche et diversifié, puisqu’il abordera les multiples crises géopolitiques, économiques et environnementales qui façonnent notre réalité globale, relevant que cet événement offre l’opportunité d’explorer des solutions innovantes et durables, de renforcer les partenariats Sud-Sud et Sud-Nord, et de mettre en lumière des stratégies d’investissement pour un développement inclusif et durable.
Pour sa part, le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a souligné la nature complexe et évolutive du monde, marqué par une multitude de crises qui sont notamment d’ordre climatique, énergétique, économique et politique, assurant que le Maroc, face à cette réalité dynamique, a formulé des réponses fiables et cohérentes.
Il a en outre affirmé que le Maroc, sous le leadership clairvoyant de SM le Roi Mohammed VI, a adopté plusieurs stratégies qui ont permis d’atteindre une part de 38% des capacités énergétiques issues de sources renouvelables et de bâtir une économie dynamique, diversifiée et tournée vers l’avenir, soulignant que le Royaume a toujours œuvré en faveur de la paix, de la coexistence et de la tolérance.
De son côté, l’envoyé spécial de la Chine au Moyen Orient, Zhai Jun, a mis en relief l’importance de la thématique choisie pour cette édition, soulignant que la Chine, face aux changements qui s’opèrent depuis des décennies, a proposé des initiatives mondiales de développement, de sécurité et de civilisation.
Ces initiatives, a-t-il enchainé, tracent une voie réaliste pour accélérer le rythme du développement économique et faire face aux défis sécuritaires mondiaux, et cherchent à améliorer la communication, la coopération humanitaire et le rapprochement entre les peuples du monde, en vue de construire un avenir commun pour l’humanité.
Quant au président de la Confédération générale des entreprises (CGEM), Chakib Alj, il a affirmé qu’en ces temps de crises, une collaboration plus étroite entre les pays du monde permet d’aborder les défis de manière plus efficace, ajoutant que la consolidation et le partage des ressources offrent la possibilité d’anticiper et de répondre aux crises de manière plus proactive.
Il a expliqué que la coopération multilatérale et le codéveloppement renforcent l’aptitude des pays à accroître leur résilience, à exploiter les opportunités, à stimuler la croissance de leurs économies, et à créer de la richesse et de l’emploi.
Le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Omar Moro, a, pour sa part, noté que le Forum MEDays a choisi cette année un thème d’actualité d’une grande importance compte tenu de la succession de crises sociales, économiques, politiques et culturelles, notamment dans les pays du Sud, estimant que les débats et les discussions qui auront lieu lors de cet événement permettront de tracer la voie pour unifier l’humanité.
La cérémonie d’ouverture de cette édition du Forum MEDays s’est déroulée en présence notamment du président de la République de Sao Tomé & Principe, Carlos Vila Nov, du Premier ministre de la Dominique, président de la Communauté caribéenne, Roosevelt Skerrit, du ministre hongrois des affaires étrangères, Péter Szijjártó, et de plusieurs autres personnalités.
Plus de 250 intervenants et décideurs politiques et économiques vont livrer leurs analyses et apporter des éclairages sur des thématiques d’actualité aux 5.000 participants représentant près de 100 pays.
La première journée du Forum a été consacrée, cette année encore, au MEDays Investments Summit, lieu de rencontre privilégié entre les mondes politiques et économiques. Cet événement a été l’occasion d’aborder plusieurs sujets, tels que l’intégration économique, les infrastructures et industries, l’éducation, le développement durable et l’énergie, notamment à la veille de la COP28.
Les trois autres journées permettront de questionner le nouvel ordre international, qui se dessine avec la montée en puissance de multiples centres de pouvoir, tels que la Chine, la Russie et l’Inde qui contestent la domination des États-Unis et de l’Occident.