Syrie: l’ONU convoque de nouvelles négociations pour le 7 mars (médiateur)

Le médiateur de l’ONU en Syrie Staffan de Mistura a annoncé vendredi son intention de convoquer pour le 7 mars à Genève une nouvelle session de négociations de paix entre gouvernement et opposition.

Il a cependant fixé comme conditions que le cessez-le-feu entré en vigueur à minuit heure de Damas (22H00 GMT vendredi) tienne et que l’aide humanitaire continue de parvenir aux millions de Syriens pris au piège des combats.

Immédiatement après son exposé au Conseil de sécurité, par vidéoconférence depuis Genève, les 15 pays du Conseil ont adopté une résolution, proposée par Washington et Moscou, entérinant l’accord de cessation des hostilités en Syrie.

"A condition que la cessation des hostilités tienne globalement, si Dieu le veut, et que l’accès humanitaire soit maintenu, j’ai l’intention de convoquer à nouveau (..) des discussions inter-syriennes le lundi 7 mars", a déclaré M. de Mistura.

Les précédents pourparlers menés à Genève avaient été suspendus début février.

"Je compte sur les membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) et sur le Conseil de sécurité pour garantir que les parties prenantes reviennent à Genève prêtes à dialoguer et à maintenir ce dialogue sur les questions de fond", a-t-il ajouté.

Il a souligné qu’il s’agissait toujours de parvenir à "un processus de transition politique" en Syrie.

C’est "un jour et une nuit exceptionnels pour les Syriens", a affirmé le médiateur en référence à la trêve.

"L’accord des parties prenantes au conflit (pour une trêve) est encourageant mais il y a encore beaucoup de travail (..) et la communauté internationale doit rester tenace", a-t-il estimé.

Sur le plan humanitaire, a-t-il ajouté, "il y a eu une arrivée accrue d’aide mais ce n’est pas assez".

L’adoption à l’unanimité de la résolution du Conseil a eu lieu moins d’une heure avant l’entrée en vigueur de la trêve, dont beaucoup redoutent qu’elle soit de courte durée.

"La journée de samedi sera critique", a prédit M. de Mistura. "Il y aura sans doute beaucoup d’efforts cherchant à nuire à ce processus".

L’ambassadrice américaine Samantha Power a jugé que "ce scepticisme est plus que raisonnable".

Elle s’est dite "profondément inquiète de la poursuite des bombardements aériens russes et syriens" juste avant la trêve. "Il est difficile de se dire sincère à propos d’une cessation des hostilités quand on intensifie les combats jusqu’à la dernière minute".

L’ambassadeur français François Delattre a lui aussi dénoncé "l’intensification, de mauvaise augure, des bombardements des forces armées de Syrie et de Russie".

Le cessez-le-feu "sera un test pour juger de la bonne foi des parties sur le terrain, y compris les puissances étrangères qui l’on accepté", a-t-il estimé.

Pour le vice-ministre russe des affaires étrangères Guennadi Gatilov, qui représentait son pays au Conseil, l’accord américano-russe peut "marquer un tournant dans le conflit syrien". "Nous avons maintenant une vraie chance de mettre fin à la violence et d’intensifier notre combat collectif contre le terrorisme".

Aux termes de la résolution adoptée vendredi, le Conseil "approuve pleinement" l’accord de cessez-le-feu. Il réclame que "toutes les parties à qui s’applique la cessation des hostilités la respectent".

Il exhorte les membres du GISS à "user de leur influence sur les parties prenantes afin de garantir le respect de ces engagements" et de favoriser la mise en place d’un "cessez-le-feu durable".

La résolution réclame une nouvelle fois un accès humanitaire "libre, sûr et rapide" en Syrie, en particulier pour les quelque 4,6 millions de Syriens bloqués dans des zones assiégées ou difficiles à atteindre.

Le Conseil demande aussi à Staffan de Mistura de convoquer "dès que possible" une nouvelle session de négociations et invite le gouvernement et l’opposition syrienne à y participer "de bonne foi".

Le cessez-le-feu a été accepté en principe par le régime et l’opposition ainsi que par les milices kurdes opérant dans le nord de la Syrie. Mais il exclura les puissants groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Front Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda) qui contrôlent de larges pans du territoire syrien.

Une précédente trêve annoncé à l’initiative de Washington et Moscou avait été ignorée par les belligérants.

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